Renault a remporté pour la deuxième fois consécutive les titres pilote et constructeurs, au passage, c’est le dixième titre constructeur pour le losange, quel est votre sentiment ?
Je suis très content parce que celà récompense des années d’efforts. C’est également la récompense d’une stratégie qui n’était pas facile à décider début 2009. Comme vous vous en souvenez surement, la plupart des constructeurs avait alors décidé de quitter la Formule 1 . Nous nous étions posé pas mal de questions. Nous avons pris une décision difficile à cette époque, mais je pense aujourd’hui que les résultats de Red Bull Racing montrent que c’était la bonne stratégie. Je suis très content car cela justifie notre stratégie et en même temps cela récompense les efforts de centaines de personnes qui, au sein de Renault, travaillent pour que les équipes bénéficient des meilleurs moteurs.
Parlons du futur de Renault Sport F1 avec quatre écuries motorisées en 2012 : Red Bull Racing, LRGP, Team Lotus et Williams…
Nous allons avoir plus de 25% des écuries qui se fournissent en moteur chez Renault. Et, je dirai qu’il y en aura plus dans l’avenir car notre technologie séduit. Les équipes gagnent avec nos moteurs, nos moteurs sont fiables : ce sont deux points très séduisants. Celà est stimulant pour que nos équipes continuent d’être au meilleur niveau de performance, et je suis très confiant : Renault pourrait devenir - en quelque sorte - le principal moteur parmi les moteurs disponibles en Formule 1.
Quel est l’apport de la Formule 1 à Renault ?
D’abord cela nous apporte des connaissances en matière de technologie, des connaissances en matière de fiabilité, de qualité. Mais au-delà de la technologie, il faut noter que la F1 est un vecteur qui renforce la marque. Et qui renforce notablement la marque dans les pays émergents. Il est évident que quand Red Bull Renault est visible sur tous les écrans en Russie, ça nous aide ; quand Red Bull Renault est visible sur tous les écrans en Inde, ça nous aide ; quand Red Bull Renault est visible sur tous les écrans au Brésil, ça nous aide. Donc chaque fois que Renault se présente sous l’image « technologie de pointe » et « technologie fiable » avec des écuries qui gagnent, c’est très bon pour la marque. Alors finalement l’amélioration de la qualité de l’image de la marque est extrêmement importante pour appuyer l’offensive commerciale que nous sommes en train de livrer dans ces pays.
Justement, l’Inde fait partie de ces pays émergents essentiels…
Je crois beaucoup dans le développement de l’Inde. Ce n’est pas récent, cela fait un certain nombre d’années que nous avons décidé de relancer notre stratégie en Inde et d’y investir. Comme vous le savez, Renault a déjà annoncé un programme de 4 voitures pour ce pays, toutes assemblées localement. Nous avons monté une usine, en co-investissement avec Nissan, qui se trouve à Chennai avec une capacité de 200,000 voitures dans un premier temps, mais avec un potentiel pour aller bien au-delà. L’Inde est, en terme de potentiel de croissance pour Renault, l’un des deux ou trois marchés les plus importants. Donc ce que nous y jouons est une partie importante pour l’avenir de l’entreprise
Revenons à la F1, ce n’est pas la vocation de Renault d’emmener des Français en Formule 1 mais aujourd’hui, 4 espoirs sont aux portes de la F1 (Jules Bianchi, Romain Grosjean, Charles Pic, Jean-Eric Vergne), qu’en pensez-vous ?
Je suis ravi qu’il y en ait quatre cette année sur les rangs. Tout ce que nous pourrons faire pour les encourager et pour les aider sera fait. Il ne faut pas oublier que nous sommes d’abord une entreprise française et que notre principal marché est français. Donc nous avons tout intérêt à avoir de très bons pilotes français particulièrement dans les écuries qui roulent en moteur Renault.