La folle action sur le Circuit Gilles-Villeneuve a débouché sur un final des plus fous que la Formule 1 ait connus ces dernières années, avec les 8 premiers à portée de podium sur les derniers tours.
Des pneus fatigués, des freinages manqués sous la pression et des dépassements ont assuré le spectacle.
Daniel Ricciardo était troisième lors de la seconde partie de la course, avant de doubler Sergio Pérez pour prendre la deuxième position au soixante-cinquième tour et Nico Rosberg pour la tête au soixante-huitième.
La course s’est terminée dans un fracas de fibre de carbone alors que Pérez s’est encore illustré par un changement de ligne des plus dangereux à haute vitesse qui a fait que Felipe Massa l’a percuté. Alors que l’attention était fixée sur la bonne santé des deux pilotes, Daniel se dirigeait vers le drapeau à damiers sous drapeau jaune.
Un sourire d’une oreille à l’autre et du champagne de partout, voici ses impressions après le podium…
Daniel, tu viens de rejoindre un club très exclusif. Ça te fait quoi ?
Ça semble encore un peu surréaliste, mais c’est très cool. C’est pas comme si on avait mené la course de bout en bout, pas comme si j’avais eu le temps de comprendre que j’allais gagner. Tout s’est passé en quelques tours, donc je mets un peu de temps à réaliser.
La course s’est animée sur la fin. Les Mercedes ont eu leurs problèmes, et ça nous a permis de nous rapprocher d’eux. Nous avons eu une belle bataille avec Pérez. Ils avaient une très bonne voiture dans la ligne droite, et elle faisait un bon boulot dans les virages aussi pour me garder derrière.
Mais à la sortie de la dernière chicane, j’ai fait un bon passage sur lui et j’ai collé aux virages 1 et 2. J’étais assez près pour le dépasser, j’ai mis une ou deux roues dans l’herbe mais ça allait. Puis Nico dans les derniers instants. Vraiment bon !
Il y a des endroits sur le circuit où tu sentais que tu aurais pu dépasser Pérez, malgré la vitesse de pointe plus élevée de sa voiture ?
Pour être honnête, j’essayais tout le temps que j’ai été derrière lui. Il pilotait bien et ne faisait pas de fautes, et pour être réaliste, j’avais besoin d’une faute de sa part parce qu’il prenait très bien les virages. Puis il s’est rapproché assez près de Nico et a peut-être un peu trop freiné dans la dernière chicane. Je me suis débrouillé pour rester avec lui à la sortie, j’ai pris l’aspiration et utilisé le DRS. Je savais que l’on était forts au freinage du virage 1, et quand j’ai eu le dégagement nécessaire, j’y suis allé. C’était l’endroit où je voulais le faire, mais je n’étais pas en retrait, nulle part ailleurs.
Qu’est-ce que tu as acquis cette saison qui te permette de signer cette première victoire ?
Dans tout sport, beaucoup de choses reposent sur la confiance. Si tu crois vraiment en quelque chose, alors tu le fais se réaliser. Je savais que j’avais un super team derrière moi et je croyais à de bons résultats.
Tu t’attendais à la victoire si tôt dans la saison ?
Je pense que ça nous a surpris, par rapport au rythme des Mercedes depuis le début de la saison. Bien sûr, je pends la victoire, ne me comprends pas mal – mais ils ont eu des soucis aujourd’hui et c’est ça qui nous a vraiment permis d’attaquer. Mais c’est bien que l’on ait capitalisé. Je pense que cela aurait été décevant s’ils avaient eu des problèmes et avaient quand même été capables de nous battre.
Tu rejoins trois illustres compatriotes (Jack Brabham, Alan Jones et Mark Webber) dans le club des vainqueurs de Grand Prix. Ça te fait quoi en tant qu’Australien, de gagner pour ton pays ?
C’est génial. Je suis très heureux d’avoir pu capitaliser sur l’opportunité aujourd’hui. Ça va me prendre un petit moment pour m’y faire, mais je suis très fier. C’était génial d’entendre l’hymne australien. Ça faisait quelques années que je n’avais plus gagné une course. En 2011 je crois, Monaco en World Series. Donc ça fait longtemps sans avoir été sur la plus haute marche d’un podium. C’est un sentiment qui m’a beaucoup manqué.
Plus tôt dans la saison, tu as dit que ton premier objectif était de décrocher ta première victoire. Tu l’as fait. C’est quoi ton prochain objectif ?
Je crois que c’est juste profiter de ça maintenant et ne pas me projeter trop en avant. Je crois que c’est un moment dont je dois profiter à fond. En fait je suis censé repartir ce soir, mais je ne sais pas si je veux passer le soir de ma première victoire dans l’avion !
Source : Red Bull