C’est un très bon résultat pour vous à Abu Dhabi, même si le titre n’était pas au bout...
Nous avions une bonne voiture à Abu Dhabi, peut-être la meilleure qu’on ait eu de la saison. L’équilibre était juste parfait, la voiture était forte dans les virages rapides et lents et la dégradation des pneus était bonne, ce qui fait que je pouvais attaquer à tous les tours.
Malheureusement je suis ressorti de mon arrêt juste derrière Robert Kubica et c’était tout simplement trop difficile de dépasser, malgré mes meilleurs efforts. Cela ne veut pas dire qu’on a pêché sur la stratégie, je ne pense pas, mais c’est surtout que les Renault avaient une incroyable vitesse de pointe. Robert a fait une course très solide et le dessin de ce circuit rend très difficile les dépassements. Je pense que c’est peut-être une chose sur lesquelles les designers du circuit devraient se pencher pour l’an prochain car cela serait un bien meilleur défi pour les pilotes.
Une fois libéré de Robert, j’avais la capacité de coller au rythme de Vettel mais il ne restait plus assez de tours pour le rattraper. Mais je ne veux rien enlever à Sebastian : il a fait une course sans faute et c’est un très beau champion du monde, qui mérite son titre.
Y a-t-il un moment particulier où vous avez senti que le titre s’échappait pour de bon ?
Non, pas vraiment. On a vu pendant l’été que la Red Bull serait la voiture à battre et même si nous avons apporté beaucoup de développements à chaque course, il est devenu clair qu’ils savaient y répondre. Cela a rendu presque impossible toute possibilité de combler l’écart.
Bien entendu mes abandons à Monza et Singapour ne m’ont pas aidé mais c’est aussi vrai de mes abandons sur problèmes mécaniques en Espagne et en Hongrie. Au final, je ne pense pas qu’il faille refaire la saison avec des "si", parce que chaque pilote a connu des moments où il aurait pu faire mieux, ou différemment. Il faut juste accepter la situation et en tirer le meilleur.
Pour moi, cela a été un honneur de pouvoir me battre pour le titre jusque dans la dernière course de la saison pour la troisième fois de ma carrière en Formule 1 (sur quatre saisons). Et je ressors de cette saison comme meilleur pilote encore, qui a appris des choses et je pense que cela nous met en bonne position pour l’an prochain. Je pense que l’on peut être encore plus compétitif qu’en 2010.
Qu’est-ce qui vous donne cette croyance ?
C’est juste un sentiment qui me dit que l’on a bien appris en tant qu’équipe cette année. Il y avait une atmosphère très positive depuis le début de l’année et nous avons construit là dessus tout au long de la saison. L’arrivée de Jenson nous a rendu plus fort et je pense que ce sont nos efforts conjoints qui nous ont aidé à rester dans la course au titre jusqu’à la fin. Et, évidemment, il y a notre voiture 2010, qui était une évolution très bonne de la voiture de 2009 et cela nous permet d’avoir une très bonne base sur laquelle on peut construire pour 2011.
J’ai aussi eu un nouvel ingénieur de course cette année et avec maintenant une saison complète passée ensemble, nous serons plus forts tous les deux. Pour en revenir à Jenson, je pense qu’il aura une influence très positive sur le développement de la voiture tout au long de l’hiver, pour que nous puissions nous mettre au boulot tout de suite en piste en février, de manière très agressive.
Enfin nous serons tous très motivés pour battre Red Bull, que je félicite pour leur saison 2010. Ils ont été des rivaux fantastiques, Sebastian et Mark sont deux pilotes très talentueux. Mais nous avons déjà nos yeux tournés vers les deux titres pour 2011.