Lewis Hamilton, tout nouveau double champion du monde, a répondu aux questions des journalistes de Sky Sports et livre ses réactions à chaud.
Est-ce qu’à un moment dans cette saison vous avez eu un doute sur vos chances de gagner le titre ?
En tant que pilote, vous devez toujours croire en ce que dit votre cœur et vous dire que vous avez ce qu’il faut pour gagner. Vous devez toujours croire en vous-même. Vous devez toujours vous dire le jour J que ça peut arriver. Il faut être positif. Cette équipe est incroyable, je suis très fier. Je suis deux fois champion du monde ? Je ne m’en rends pas encore compte !
Damon Hill : Je n’ai pas connu ce que ça faisait d’être double champion du monde, mon père oui, alors dites-moi, si ce n’est pas trop tôt, quelle est la différence ?
Pour être honnête, je ne sais pas si c’est à cause de l’expérience que j’avais eu en 2008, mais je me sens un million de fois mieux. Ca n’a rien à voir. C’est un sentiment vraiment positif. En 2008 je l’ai eu, je l’ai perdu, je l’avais, je l’ai reperdu et je l’ai regagné. En plus je l’avais perdu l’année d’avant. Tout s’est passé si vite. Je n’ai pas eu le temps de me familiariser avec la Formule 1, d’apprendre les ficelles, de grandir en tant qu’individu et aujourd’hui, je me sens beaucoup plus complet en tant que personne. Donc, je me sens beaucoup mieux aujourd’hui, c’est certain.
Beaucoup de gens pensent que vous devriez déjà avoir deux titres et cette année le scénario cauchemar était que vous alliez perdre le championnat à cause des points doublés tout en ayant le plus de victoires...
Dieu merci ce n’est pas le cas ! La nuit dernière Niki Lauda a dit ’il ne va pas très bien dormir’ et j’ai pensé ’non, je dors toujours bien’ mais honnêtement la nuit dernière, j’avais les mains moites, je ne pouvais pas vraiment dormir et chasser de mon esprit toutes les possibilités qui pourraient se produire aujourd’hui. L’idée... le sentiment de ce qui se passerait si je n’avais pas le titre... j’étais en stress.
Finalement, je me suis réveillé tôt et je suis allé courir un peu, ce que je ne fais jamais un dimanche, jamais. Je suis allé me baigner, on m’a fait un massage, je me sentais si calme ensuite... mais je ne savais pas si c’était une bonne chose ou une mauvaise chose. Au final j’ai remporté la course. Je me sentais sur des rails, je me sentais tellement en contrôle de la voiture. C’était une belle sensation.
Comment gérez-vous des situations de stress comme celles-ci ? Comment prenez-vous sur vous ?
En général, cette saison, pour ma famille, c’était un peu : « Regardez, je vais au bureau ». Vous ne prenez pas votre famille avec vous quand vous travaillez et je voulais vraiment me concentrer sur chaque week-end et je savais que comme ça je ne serai distrait par rien.
Pour cette dernière course toute ma famille voulait venir. Je voulais que toute ma famille vienne, je voulais partager cela avec toute ma famille. Ma mère, ma sœur, tout le monde. Evidemment tout le monde ne pouvait pas venir alors nous avons décidé que personne ne viendrait. Et ils m’ont fait la surprise !
Je veux remercier ma mère qui, contre vents et marées a sans aucun doute toujours été ma plus grande fan. Ma sœur, mon neveu, mes chiens... je m’ennuie de mes chiens, je suis impatient de les revoir, mes cousins, toute ma famille, je vais revenir chez moi et partager avec eux ma joie.
Vous avez votre numéro de course, le « 44 » tatoué derrière votre oreille. Ce nombre doit signifier encore plus pour vous maintenant, non ?
Non, 44 a toujours été mon numéro depuis le jour où j’ai commencé. J’ai gagné mon premier championnat en karting avec le numéro 44 et je vais travailler très dur pour demander à l’équipe si je peux garder le 44 sur ma voiture l’année prochaine.
Le numéro 1 est une grande chose et je sais que je suis le numéro 1, mais le 44 est mon numéro préféré donc je veux le garder sur la voiture.
Donc, vous ne voulez pas du numéro un sur la voiture ?
Ça ne change rien. J’aurai toujours le 44 mais les pilotes sauront que je ai eu le numéro un !
Vous avez toujours dit que vous souhaitiez faire comme votre idole Ayrton Senna avec trois titres. Plus qu’un maintenant et pensez-vous qu’avec l’équipe que vous avez derrière vous maintenant vous avez de bonnes chances de réaliser ça l’an prochain ?
Avec une équipe comme celle-ci tout est possible. Le travail que les gars à l’usine ont fourni cette année est exemplaire. En signant pour Mercedes, je savais ce que je faisais mais tout le monde pensait que j’étais fou.
J’ai eu tous ces signes et je savais au fond de moi que c’était l’équipe qu’il me fallait. Bien sûr, je ne savais pas que nous pourrions gagner dès la deuxième année, mais je savais que cela arriverait tôt ou tard. Nous allons travailler dur pour nous assurer que nous reviendrons encore plus forts l’année prochaine. J’ai personnellement cerné quelques points où je vais apporter des améliorations. Je vais m’assurer de travailler sur mes qualifications et garder le rythme de course de cette année.