Eddie Irvine a peu fréquenté Ayrton Senna en Formule 1, contrairement à Michael Schumacher avec qui il a fait équipe pendant quatre années (photo). Il explique pourquoi, selon lui, l’Allemand est le meilleur pilote de tous les temps et qu’il ne pense pas que Senna faisait le poids face à celui qui était son rival en 1994, lors du décès du Brésilien.
"Je pense que Michael était probablement le meilleur" insiste Irvine. "Je pense que la technique de Senna était imparfaite. Il était un pilote incroyablement talentueux et avait une touche personnelle fabuleuse, mais il avaient quelques techniques imparfaites et ne faisait pas attention à tout."
"Je me souviens du Grand Prix du Japon, Michael était le plus rapide et j’étais le deuxième plus rapide pour négocier l’entrée des stands. Senna n’était que quatrième ou cinquième. Michael s’était entraîné, mais pas Senna, et il avait raté quelques petites choses. Je suis un grand fan de lui, mais je pense que Michael l’aurait... enfin Michael l’a battu quand ils se sont affrontés."
Irvine admet évidemment de très bonnes capacités particulières à Senna, notamment sa rapidité sur un tour qui en fait encore aujourd’hui le troisième pilote de l’histoire au nombre de pole positions : "Sur un tour, Senna était un pilote incroyable, mais sa technique était imparfaite. Je n’aurais pas pu mettre celle de Michael en défaut."
"Techniquement il n’était pas si bon, mais il avait un talent incomparable avec ses pieds, ses bras, son ressenti et son anticipation, qui étaient inégalables. Il y avait des virages dans lesquels il m’était impossible de faire ce qu’il faisait. Et il me copiait dans les virages dans lesquels j’étais plus rapide que lui."
Pour l’Irlandais, le souci est que Schumacher pouvait se servir de leur échange de télémétrie et parvenir à faire ce qu’Irvine savait faire le mieux, tandis que l’inverse n’était pas possible pour Irvine, qui ne comprenait parfois pas comment Schumacher pouvait être aussi rapide.
"Je me souviens à Silverstone, j’étais bien plus rapide que lui dans le dernier virage et il ne comprenait pas ce que je faisais. Il étudiait alors la télémétrie, comprenait, et me copiait. Et c’était le problème, car il avait un talent incroyable que je ne pouvais pas copier."