Jon Gates est un technicien qui a la lourde tâche de fournir à son équipe les bons pneus au bon moment. Il travaille actuellement chez Red Bull et c’est d’ailleurs au sein de cette équipe qu’il avait commencé sa carrière en F1, en 2002, lorsque celle-ci portait encore le nom de Jaguar. Il nous raconte cette première fois...
"La première fois que j’ai travaillé en tant que technicien en charge des pneus, c’était au Grand Prix de France à Magny-Cours, en 2002, et c’était pour l’équipe Jaguar," raconte Jon Gates. "J’étais chauffeur de camion avant ça, mais un gars qui travaillait sur les pneus allait partir et j’ai donc reçu ma chance d’intégrer l’équipe de course. Je l’ai assisté durant quelques courses et à Magny-Cours j’ai dû me débrouiller seul. Je me souviens que lors de chaque séance, lors des qualifications ou de la course, j’entendais mon coeur battre dans mon casque. J’étais très nerveux, car les pneus sont l’un des seuls éléments techniques que l’on change en course. C’est donc une grande responsabilité, car une erreur de votre part peut compromettre un résultat."
"La course s’est bien déroulée, mais j’ai très vite ressenti que je n’avais pas assisté assez longtemps le gars que je remplaçais. Je savais ce que je faisais, mais j’étais très nerveux. Cependant, je ne crois pas avoir fait la moindre erreur. Je m’occupais de la voiture de Pedro de la Rosa ce jour-là et il avait terminé la course à la neuvième place. La première fois que j’ai eu une course chaotique, c’était à Spa en 2005. C’était une course sur piste mouillée et il y a eu quelques arrêts au stand assez étranges. Les conditions étaient très difficiles et les ingénieurs ne savaient pas quoi faire. J’avais des pneus pluie et des intermédiaires qui étaient prêts et ils n’avaient pas encore fait leur choix alors que la voiture entrait dans la voie des stands. C’était un moment très éprouvant pour les nerfs," poursuit-il.
"En parlant de courses chaotiques, on peut aussi évoquer celle du Canada il y a quelques semaines. Nous étions sur la grille de départ et il pleuvait. Les couvertures chauffantes étaient trempées et je recevais des chocs électriques. Nous avons alors débranché les couvertures chauffantes et nous avons ramené les pneus dans les stands pour qu’ils puissent rester à la bonne température là-bas. Après la relance de la course, nous avions des pneus pluie et intermédiaires qui étaient prêts, mais la trajectoire a commencé à sécher et nous avons dû aller chercher les pneus slicks. A un certain moment de cette course, nous avions donc tous les types de pneus prêts à être montés sur la voiture," ajoute Jon Gates.