Quand la responsable de Sauber assure qu´avoir un moteur Ferrari de 2016 pour la saison 2017 fonctionnera très bien, le monde de la F1 reste dubitatif.
Déjà, au niveau logique, il est difficile d´imaginer que l´écurie puisse se battre correctement sur la piste avec un moteur ayant une année de retard de développement, et il y a un précédent qui démontre qu´une telle pratique peut handicaper lourdement une équipe. En effet : Toro Rosso a roulé toute cette saison avec un moteur Ferrari de 2015 et a eu à faire face à de grandes difficultés.
Mais Monisha Kaltenborn persiste et explique en quoi ce n´est tout de même pas un problème.
« Le moteur ne sera en aucun cas décisif. »
Pour l´Indo-Autrichienne, il y a déjà d´énormes progrès au niveau du moteur qui ont été effectués l´année dernière. Elle rappelle qu´il y aura de toute manière un changement de règlement pour 2018 : il n´y aura en effet plus que trois moteurs à disposition au lieu de 4.
« Lorsque l´on examine tout ce qui s´est déjà fait en matière de développement, il n´y aura plus beaucoup de progrès côté performances. Les motoristes ont déjà l´année 2018 dans le collimateur parce qu’il faudra des moteurs bien plus fiables. »
Pour Kaltenborn, il y a d´autres raisons de penser qu´avoir moteur 2016 pour l´année prochaine est un bon compromis.
« Ce qui est primordial, c´est la fiabilité. Pour une équipe comme la nôtre, il est important d´avoir une certaine stabilité dans la performance et dans le développement aérodynamique. »
L´ancien directeur de l´écurie Williams, Adam Parr, ne partage pas la décision prise par Sauber.
« Ce n´est pas déloyal, mais bien antisportif, si Mercedes, Ferrari ou Renault livrent des moteurs qui ne sont pas aussi bien que les leurs » s´indigne-t-il, rappelant que la pratique a été interdite jusqu´en 2015.
Le Britannique trouve que la FIA et la FOM n´ont pas fait correctement leur travail.
« Je ne comprends pas pourquoi la règle a été changée. Pour moi c´est un exemple qui montre que les dirigeants ont échoué quelque part. »
« C´est mal d´un point de vue moral et c´est injuste. C´est comme si le FC Chelsea recevait une cage pour les buts plus petite que celle de Manchester United. Les gens veulent voir un sport avec des athlètes qui ont les mêmes chances. »