De 2011 à 2013, la Formule 1 s’est rendue trois fois sur le circuit de New Delhi pour disputer le Grand Prix d’Inde. Mais depuis, il n’a pas été sérieusement question d’y retourner à cause de problèmes de taxes et l’ancien pilote Narain Karthikeyan est même plutôt pessimiste pour l’avenir.
"Je ne pense pas que nous verrons à nouveau le Grand Prix d’Inde un jour," a déclaré l’Indien, passé par Jordan et HRT. "Les promoteurs de la F1 n’ont de toute façon pas l’air très intéressés. Le gouvernement doit montrer de l’intérêt à l’égard de la F1, autrement rien ne sera possible."
"La F1 était trop chère et pas suffisamment rentable. L’entretien de la piste demandait des millions de roupies et il n’y avait pas suffisamment de spectateurs. Il y a également eu des différents entre les promoteurs de la F1 et le gouvernement, ce qui a entraîné une spirale négative. Personnellement, je ne pense pas que l’Inde soit prête à accueillir à nouveau un Grand Prix. De plus, le cricket est bien plus populaire chez nous."
Malgré ses propos peu optimistes, Karthikeyan estime que New Delhi était le bon endroit pour accueillir une course.
"Oui, c’était le bon choix. La F1 est un sport glamour et Delhi a la clientèle qui correspond. La ville héberge des événements majeurs. Bombay aurait pu convenir également, mais ça ne s’est pas fait."
A l’exception de Karthikeyan et Karun Chandhok, aucun autre pilote indien n’est parvenu jusqu’à la F1. L’intéressé a-t-il une explication à ça ?
"Le système indien est imparfait. Il y a tant de factions ici et aucune unification. Personne ne semble prêt à s’allier. Il n’y a que des égos et de grands changements sont nécessaires. La personne qui dirige notre fédération du sport automobile devrait prendre ses responsabilités car pour le moment nous n’allons nulle part."
Quid du rôle de l’écurie Force India dans cette histoire ?
"Cette équipe est majoritairement financée par l’apport du Mexicain Carlos Slim, cela leur donne donc une forme d’obligation dans le choix de leurs pilotes. La priorité va donc au sponsor et à la nationalité du pilote qui l’accompagne."
Karthikeyan estime que de jeunes pilotes indiens pourraient avoir le talent nécessaire pour arriver un jour en F1.
"Nous avons trois ou quatre jeunes pilotes qui sont bons. Il y a notamment Jehan Daruyala, Arjun Maini ou encore Tarun Reddy qui ont un vrai potentiel."