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Key avait une certaine ‘appréhension’ avant de travailler avec Honda

Mais tout s’est arrangé depuis

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A l’été 2017, après l’annonce du partenariat Toro Rosso-Honda, James Key, le directeur technique, était confronté à un défi particulier : adapter la monoplace de Faenza au V6 nippon – en un temps record.

Le début de saison a laissé entrevoir de grandes promesses – le 4e place de Pierre Gasly à Bahreïn – mais aussi quelques désillusions du point de vue de la performance et de la fiabilité.

« Cette saison, c’est les montagnes russes, vraiment » concède volontiers l’ancien de Sauber. « Je pense que nous ne sommes pas heureux pour le moment, je dois le dire, avec notre situation. Mais beaucoup de raisons différentes peuvent être mises en avant. Quand nous nous sommes montrés extrêmement rapides, nous avons bien exploité la voiture, particulièrement avec Pierre à Monaco et à Bahreïn. Mais nous n’avons pas eu la constance voulue. »

« Définitivement, certaines de ces raisons sont liées au châssis. Nous avons des évolutions qui arrivent pour essayer d’améliorer cette constance. Mais la frustration, c’est que même si vous savez quoi faire, vous devez encore tout mettre bien en place. Et quand c’est le cas, la voiture fonctionne vraiment bien. »

« Mais le problème c’est que cette année, perdre 3 dixièmes par tour suffit pour rendre vos résultats inconstants. Car ça peut faire la différence entre une 10e place et une 14e place par exemple – et vous pouvez même sortir de la Q1. »

« Donc en fait, notre saison semble alterner des très hauts et des bas. Mais quand vous regardez les chronos, c’est très, très serré. Donc il faut être au sommet de votre art. Et je ne pense pas que sur certains Grands Prix, pour différentes raisons, nous ayons été à 100 % de nos capacités. Donc c’est quelque chose qu’il nous faut régler. »

Si les résultats de Toro Rosso dépendent du châssis, ils dépendent encore du V6 Honda. La dernière évolution reçue à Montréal laisse entrevoir des progrès, se félicite James Key, même si la fiabilité n’est pas encore optimale.

« La bonne nouvelle, même s’il y a eu quelques problèmes – mais seulement quelques-uns – c’est qu’ils ont pu se concentrer sur le développement de la performance. Et on commence à en percevoir vraiment les bénéfices aujourd’hui. »

« C’est la première fois que l’équipe a cette opportunité d’être une écurie d’usine. Et c’est amusant, parce que même si c’était votre désir depuis longtemps, quand ça arrive enfin, vous n’avez pas la possibilité de vraiment consacrer beaucoup de temps aux tests en bancs d’essais, etc. Et vous vous demandez ‘Mais que diable va-t-on faire de toutes ces ressources qui nous sont proposées ?’ »

« Donc en fait, ce fut un énorme défi, et une très grosse responsabilité. Vous avez une très grosse entreprise qui place sa foi dans votre équipe châssis, et il faut être à la hauteur de ces attentes. Je dois dire que nous n’avons pas engagé plus de personnel pour ce faire. Mais tout le monde a très bien su élever son niveau. »

James Key reconnaît qu’il n’était pas extrêmement confiant avant de débuter ce partenariat, quand l’on connaît les déboires de Honda avec McLaren. Aujourd’hui, il se dit rassuré.

« Nous avons pu avoir des conversations honnêtes. Lors de notre première rencontre, il y avait bien sûr un peu d’appréhension et de stress après ce que Honda avait traversé. Il était clair que nous devions les laisser repartir un peu de zéro, réorganiser leur structure interne, ce qu’ils ont très bien fait. »

« Il y a eu quelques changements organisationnels, qui ont aidé. Une lourde charge de travail qui incombait à une seule personne, a été attribuée à deux personnes différentes, et ainsi, des tâches très complexes peuvent être résolues un peu plus facilement. »

« Ce qui est important avec Honda, c’est qu’ils ont beaucoup de ressources, de force de frappe. Mais ils avaient besoin d’un vent de renouveau. »

« Nous avons pu aussi leur dire notre opinion sur la direction que leur travail devait prendre. Et puisqu’ils ont beaucoup de ressources, de talents, de budget d’investissement, ils ont pu réagir assez rapidement. Ce que nous avons vu de leur part récemment, c’est leur capacité de réaction mais aussi, plus encore, les bénéfices de leur réorganisation interne, qui fonctionne vraiment bien. A tel point qu’ils ont maintenant l’opportunité de travailler sans trop d’inquiétudes sur la fiabilité. »

« J’ai aussi remarqué un changement dans leur confiance, qui est plus haute. Donc si cela continue, c’est positif. »

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