Pilote titulaire pour Williams l’an prochain, Robert Kubica s’est toutefois montré critique envers son équipe quant à la gestion du début de saison 2018. C’est un défaut dans les corrélations qui semble avoir posé problème à l’équipe, mais il révèle que celle-ci était persuadée avoir créé une voiture exceptionnelle.
Ce n’est que lorsque les pilotes ont pris la piste qu’ils se sont rendus compte qu’elle était loin du compte, mais l’équipe a refusé de croire les premiers retours de Lance Stroll et Sergey Sirotkin, estimant que la voiture était telle que les simulations l’avaient annoncé.
"Nous pensions vraiment avoir une bonne voiture, en nous fiant aux données du simulateur et de divers départements" explique Kubica. "Ils auraient peut-être dû écouter les pilotes et réagir plus vite. Je ne construis pas la voiture, mais parfois le pilote prend conscience d’un problème plus tôt que le meilleur ingénieur du monde."
"Au début de la saison, nous avions encore des problèmes de corrélation. En fin de compte, ces écarts entre les outils et la réalité ont conduit à une erreur de jugement avec la voiture. Néanmoins, nous avons fait de bons progrès dans la seconde moitié de la saison, surtout dans le simulateur."
Kubica avait également roulé et conclu que la voiture était loin de ce que l’équipe pensait, mais la réaction n’a pas été celle attendue : "Nous avons commencé l’année avec beaucoup d’espoir, mais après l’avoir conduite pendant les essais hivernaux, j’ai pensé que nous pourrions avoir un problème."
"Les ingénieurs mettent parfois un peu plus de temps à comprendre les problèmes. C’est normal. En tant que pilote, on ressent immédiatement certains déficits. Bien que je sois parti depuis longtemps, je sais encore ce qu’il me faut pour faire fonctionner une voiture, pour aller vite et en tirer le maximum."
Williams n’a pas réussi à résoudre les problèmes et a rapidement abandonné le développement de cette FW41. Elle a ainsi fini dernière du classement : "Nous avons amélioré la voiture. Mais au cours du travail de développement, nous avons aussi découvert d’autres points faibles qui n’avaient rien à voir avec les temps au tour."
"De ce qu’on a vu par la suite, il était vraiment difficile de combler l’écart. Les autres ont aussi continué à se développer. Sauber était derrière nous au début de la saison, mais ils se sont développés à un rythme incroyable et sont finalement arrivés au milieu de peloton".
"Ce fut une saison difficile pour Williams, mais aussi une saison importante. Nous avons compris les erreurs et nous devons maintenant en tirer les leçons et ne pas les répéter. Nous devons régler le développement pour 2019 afin que cela ne se reproduise plus."