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L’affaire Ghosn, plus de peur que de mal pour Renault F1 ?

Peu de conséquences à attendre pour l’instant

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Plus les semaines passent, plus les révélations s’accumulent autour de Carlos Ghosn. Dissimulation ou minoration de revenus, abus de confiance : l’ancien PDG de Nissan est sous le coup de multiples chefs d’accusation de la justice japonaise.

Son incarcération au Japon, dans les rudes conditions que l’on connaît, devrait ainsi durer plusieurs mois. C’est la raison pour laquelle le gouvernement français, tout en mettant en avant le respect de la présomption d’innocence, a estimé que Carlos Ghosn serait durablement « empêché » et qu’il faudrait donc le remplacer aussi à la tête de Renault.

On se souvient que fin 2015, c’était Carlos Ghosn qui avait décidé, en dernier ressort, du rachat de Lotus et du retour de Renault en F1. Sa mise à l’écart met-elle alors en danger le programme F1 de l’écurie ?

A court terme, les effets devraient être nuls sur la gestion quotidienne de l’écurie. Dès fin 2015, Carlos Ghosn avait d’ailleurs prévenu : il ne se mêlerait pas de la gestion de l’écurie, et déléguerait l’essentiel des activités aux dirigeants de l’équipe (Frédéric Vasseur et Cyril Abiteboul à l’époque). Le programme sportif resterait ainsi quasiment autonome, sur le plan managérial et opérationnel, du programme manufacturier.

Toujours à court terme, sur le plan financier, les craintes doivent être aussi écartés. Le budget de l’écurie est bouclé, et d’ailleurs, la plupart des gros investissements (rénovation et agrandissement d’Enstone, embauche de dizaines et dizaines d’ingénieurs) ont déjà été réalisés.

Thierry Bolloré, qui remplace de manière provisoire Carlos Ghosn, et probable futur directeur-général à titre permanent de Renault, connaît du reste lui aussi bien la F1, puisqu’il est administrateur au Conseil d’administration de l’équipe depuis 2016. Et lorsqu’il s’agissait de sortir le portefeuille, c’était plus souvent Ghosn que Bolloré qui renâclait…

Mais à moyen terme, l’affaire Carlos Ghosn ne risque-t-elle pas d’avoir des répercussions budgétaires plus importantes sur l’écurie de course ? En effet, l’alliance avec Nissan pourrait être remise en question, et les synergies de plusieurs milliards pourraient du même coup s’évanouir. Renault pourrait être dès lors tentée de réduire la voilure, et le sport auto ne devrait pas être la priorité des priorités.

Certes, Renault pourrait être conduite à devoir moins investir dans l’écurie de F1. Mais là encore, il est permis d’être plus confiant : l’introduction de budgets plafonnés, en 2021, tombe à pic pour Renault. Les dépenses de toutes les écuries devraient être réduites de plusieurs centaines de millions d’euros. De quoi permettre un atterrissage en douceur, si le besoin s’en faisait sentir.

De toutes les ramifications du groupe Renault, l’écurie de F1 paraît ainsi davantage à l’abri que d’autres. Tout aussi retentissante qu’elle soit, l’affaire Ghosn n’est pas, dans ses conséquences structurelles, du même acabit que le fut la crise financière de 2008, qui conduisit au départ de nombreux constructeurs.

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