C’est désormais acquis : la F1 ne reverra pas la Malaisie en 2018 et sans doute pour quelques bonnes années encore.
En 2005, six ans seulement après la première édition du Grand Prix (1999), Bernie Ecclestone tirait déjà la sonnette d’alarme : selon lui, la piste de Sepang avait besoin d’un sérieux relifting. Les promoteurs y consentirent en y consacrant de lourds investissements. Des investissements rentables puisque selon le cabinet PwC, le Grand Prix de Malaisie générait 300 millions de dollars en termes de retombées économiques, tout en ayant créé et maintenu 4500 emplois (étude réalisée en 2012).
La perte de la F1 est donc un coup dur pour le circuit international de Sepang, mais son président, Tan Sri Azman Yahya, assure que d’autres projets sont en cours pour contrer cette mauvaise nouvelle.
Un bâtiment a été construit non loin de la piste pour proposer des « expériences de pilotage » réalistes aux spectateurs. Le circuit de karting a aussi été réaménagé pour accueillir des événements internationaux. L’éclairage a été revu pour que des courses de nuit puissent se tenir jusqu’à minuit. D’autres plans prévoient enfin la construction de pistes de motocross, de dragster et de drift, et même d’un hôtel trois étoiles et d’un parc d’attraction ayant pour thème la course mécanique.
« Nous avons hâte d’y être. Il y a 365 jours dans une année, et la F1 se déroule sur simplement un week-end » se rassure Tan Sri Azman Yahya. « Notre piste est réservée 95 % de l’année. »
« Avoir cette piste, construite pour la F1, nous a donné une chance de vendre la destination Sepang » reconnaît-il toutefois. « Elle fait partie des meilleures pistes pour la F1. C’est un moment doux-amer, mais la vie continue. »
« Une fois que votre équipe a couru au circuit de Sepang, peu importe lors de quelle course c’était : vous savez que vous êtes rentré dans une grande compétition. »
Tan Sri Azman Yahya assure ainsi que la F1 a contribué à accroître la visibilité et le développement de jeunes talents malaisiens. L’entrepreneur a également réussi à implanter durablement des entreprises malaisiennes, dont la plus connue est Petronas, dans le sport automobile.
Mais pourquoi s’être alors retiré de la F1 ? Comme souvent, des considérations financières ont présidé à cette décision. Le cours de la monnaie nationale malaisiene a évolué en un sens largement défavorable.
« Nous n’avons jamais été chanceux avec les cours des devises. Donc ce n’est pas une surprise si nous arrêtons la F1. »
Mais la Malaisie a maintenant prouvé qu’elle savait organiser des événements « de classe mondiale », annonce Tan Sri Azman Yahya.
Désormais, Tan Sri Azman Yahya pense que la F1 doit se développer et accueillir à la fois plus de circuits et plus d’écuries dans son giron.
« La F1 doit avoir plus que simplement 22 voitures. Des pilotes locaux, comme en F2 et en F3, doivent participer aux courses, comme en Moto GP. C’est formidable de voir Lewis Hamilton, Sebastian Vettel, Valtteri Bottas, Daniel Ricciardo ou Fernando Alonso courir. Je sais que la foule locale veut aussi voir cependant leurs enfants sur la grille, même si c’est dans une catégorie inférieure. Nos joueurs de foot, de badminton, nos cyclistes, sont devenus des icônes : nous avons besoin de la même chose en sport auto. »