McLaren, par la voix de son directeur exécutif Zak Brown, entretient ces dernières semaines l’hypothèse d’un futur engagement en IndyCar comme en WEC. L’écurie anglaise, comme son pilote Fernando Alonso, se mettrait aussi en quête de la Triple Couronne.
Un nouvel élément paraît corroborer cette thèse : l’arrivée en tant que conseiller spécial du Brésilien Gil de Ferran. Officiellement, le Parisien devra s’occuper des jeunes pilotes de la structure, dont Lando Norris. Mais quand l’on sait que Gil de Ferran fut aussi vainqueur de l’Indy 500 en 2013 et directeur sportif de Honda en F1 de 2005 à 2007 (Honda motorise aujourd’hui plusieurs écuries aux 500 Miles d’Indianapolis), on imagine l’intérêt qu’a eu McLaren à recruter un tel profil…
« Il est un conseiller spécial » précise de nouveau l’Américain Zak Brown. « Il me fait des rapports. Il aide nos jeunes pilotes, en particulier Stoffel Vandoorne et Lando Norris. Nous ne savons pas encore avec précision pourquoi nous n’avons pas été formidables dans nos relations avec les jeunes pilotes ces dernières années, sauf avec Lewis. Est-ce que ce fut la faute des jeunes ou de McLaren ? Heikki Kovalianen, Kevin Magnussen, Sergio Perez… »
« Et si nous faisons de l’IndyCar, il connaît bien le sujet… »
« C’est un racer, donc c’est bon d’avoir quelqu’un d’autre ayant cet état d’esprit dans le garage, parce que nous ne sommes pas tout à fait encore au point. Nous devrions faire mieux. Donc Gil va regarder autour de lui, vous savez, puisque je suis un grand fan de racers. Il y a une harmonie à trouver entre ingénieurs, scientifiques et les pilotes, les racers, les gens qui connaissent le terrain et pas seulement la théorie. »
« La F1 est devenue un peu trop pincée selon moi. Vous savez, qui a décrété que Fernando Alonso ne pourrait pas aller aux 500 Miles d’Indianapolis ? C’était pourtant extraordinaire. Si on avait joué le championnat l’an dernier, on ne lui aurait pas permis de manquer Monaco. Mais on ne jouait pas le championnat… »
Une autre raison a sans doute poussé McLaren à laisser Fernando Alonso s’échapper en Indiana l’an dernier : il fallait qu’il prolonge son contrat après avoir connu une saison de déboires en F1…
« Nous avons fait beaucoup de choses pour le garder » tempère Zak Brown. « Nous ne l’avons pas fait intentionnellement et je n’avais jamais même pensé qu’il aurait voulu faire les 500. C’était comme une blague… Donc je ne savais pas que ça allait se finir comme ça. Peut-être que ça a pu nous aider, mais c’était plus dans l’esprit ‘nous sommes des racers, il est un racer, alors faisons-le… »
« Oui, je pense que ça a joué un grand rôle, mais nous ne lui avons jamais dit ‘Nous te laisserons faire ça si tu prolonges’. C’était plus ‘J’adore les 500 Miles d’Indianapolis, et ils m’ont laissé y participer’… Et quand on dit que ça l’a distrait de son pilotage en F1… je pense que Fernando n’a jamais aussi mieux conduit aujourd’hui. »
« Il y a beaucoup de jalousie dans ce sport. Je sais très bien, surtout dans mon rôle aujourd’hui, que je ne vais pas faire plaisir à tout le monde tout le temps, je sais que le tribunal de l’opinion ne juge pas toujours en notre faveur. Je sais aussi que je vais avoir 10, 15 ou 20 % de personnes qui ne vont pas être des fans de Zak, mais nous devons juste faire ce que je pense qui est bon pour McLaren, et voir où ça nous mène. »
« Je sais que nous sommes sous pression, je sais que je suis sous pression. Probablement, c’est frustrant de voir que les gens ne comprennent juste pas tout le temps que prennent les choses. »