James Allison, le directeur technique de Lotus Renault GP, revient sur la course de Singapour et évoque les raisons d’une course très difficile pour l’équipe. La R31 manque clairement d’appuis dans les virages lents et cela serait causé par les échappements débouchant à l’avant. Mais ce n’est pas la seule raison...
Nous nous attendions à un Grand Prix de Singapour difficile, il l’a été encore bien plus que prévu…
James Allison : Il n’y a pas grand chose à ajouter sur ce que l’équipe a déjà expliqué vendredi et samedi. Nous sommes arrivés à la course en sachant que nous n’étions pas assez rapides et que la dégradation de nos pneus était forte, ce que nous avions constaté vendredi et samedi. De manière irrationnelle, il y a toujours en vous une petite part d’espoir que ce soit différent en course. Mais les faits ont prouvé que les essais libres et les qualifications annonçaient exactement les deux heures désastreuses qui se sont produites dimanche après-midi.
L’équipe comprend-elle pourquoi la voiture se comporte mal sur les circuits sinueux ?
Tout le monde peut constater que nous avons souffert à Monaco, en Hongrie et à Singapour. Il est plus difficile de dire avec précision quel élément peut avoir autant d’impact sur nos performances sur ces circuits lents. Il n’est pas clair non plus de savoir pourquoi Singapour a été encore bien pire que Monaco ou la Hongrie. L’explication la plus simple est que nous manquons d’appui dans les virages lents.
Cette situation vient-elle de la configuration de la R31 avec ses échappements vers l’avant ?
Nous savons depuis nos expérimentations avec les échappements vers l’arrière en cours de saison, qu’ils offrent beaucoup plus d’appui à l’arrière, en particulier avec des hauteurs de caisse à l’arrière élevées. Nous savons que les circuits à basse vitesse permettent de maintenir une hauteur importante de l’arrière dans tous les virages et nous savons que l’appui arrière est un avantage pour faire passer la forte demande en motricité sur ces circuits. Nous savons aussi que les échappements vers l’avant, par contraste, se comportent mieux lorsque la hauteur de l’arrière se comprime. Ce qui est inévitable sur les courbes à moyenne et haute vitesse. Il est sans doute raisonnable de conclure que c’est le mécanisme de base en vertu duquel notre performance s’est écroulée sur les circuits lents.
Est-ce la seule explication ?
Non. Je crois qu’il y a autre chose. Même à Spa et à Monza, où nos performances ont été acceptables, nous avons du modifier le réglage aérodynamique pendant le week-end. Notre voiture est très sensible et ne pardonne strictement rien, même sur le plus fin désalignement géométrique. Ce week-end, nous avons été plombés par des soucis d’aileron arrière et de soubassement. Ils semblent même plus sensibles à très basse vitesse qu’à des vitesses plus élevés où notre voiture est plus à l’aise.
LRGP pourra-t-elle se débarrasser de ces problèmes avec la R32 ?
Bien sûr. Nous pouvons traiter chacun de ces soucis sur la R32. Mais à ce stade de la saison, il est plus dur de résoudre de tels problèmes sur la R31.
A l’approche de Suzuka, êtes-vous plus confiant ?
Oui. Plusieurs des dernières courses proposent une variété de virages à moyenne et haute vitesse où nous avons été capables de marquer des points. C’est nécessaire, Force India commence à nous souffler dans le cou et nous avons besoin de quelques bons résultats pour rester devant.
Source LRGP