Le monde de la Formule 1 ne s’arrête jamais et a débarqué dès hier en Russie à Sotchi, pour préparer le Grand Prix de ce week-end alors que tout le monde n’a que Jules Bianchi en tête. Les deux Grands Prix du Japon et de Russie sont en effet organisés à une semaine d’intervalle seulement et cela laisse peu de temps aux acteurs de la F1 pour réfléchir à ce qui s’est passé dimanche pour le Français.
Les parents de Jules ont révélé hier la nature exacte de ses blessures à la tête et confirmé une lésion axonale diffuse.
Comme l’explique le Dr Michel Desgeorges, neurochirurgien, au site de 20 Minutes, "c’est une lésion caractéristique d’un traumatisme crânien diffus. Ça ressemble à ce qu’a subi Michael Schumacher. Dans les traumatismes crâniens avec casque, que ce soit pour les skieurs ou les pilotes, toute l’énergie cinétique dégagée par le crash est transférée vers le centre du cerveau car la boîte crânienne est maintenue, elle ne peut pas se déformer. Il est donc normal que la substance blanche, qui est un tissu du système nerveux central, soit touchée."
"Apparemment le casque a résisté et donc toute l’énergie du choc s’est concentré sur la zone centrale. A priori c’est très grave. Mais c’est difficile à dire sans plus d’informations. Tout dépend de l’énergie qui a été transmise. Il vaut mieux parfois que le choc soit absorbé par la déformation du casque ou de la boîte crânienne. La boite crânienne est un casque naturelle. Quand elle casse, ça donne des lésions locales. Si elle ne casse pas, l’énergie est redirigée vers le centre de la sphère et c’est donc le cerveau qui prend tout."
Gary Hartstein, l’ancien médecin de la F1, a salué l’honnêteté de la famille de Bianchi dans le message adressé hier à la presse. Il a bien pris note de la présence du professeur Saillant aux côtés de Bianchi mais admet qu’il ne peut "rien faire".
"Je pense qu’il est davantage là pour le soutien moral de la famille et il était aussi là en 2010 quand Jules avait eu un gros accident en GP2 en Hongrie. Le professeur Saillant n’a pas pratiqué de chirurgie depuis des années et il est spécialisé dans les blessures à l’épine dorsale."
"Le fait que Bianchi est encore en vie montre aujourd’hui à quel point une F1 est sûre. Il y a de très hauts standards de sécurité. Mais il est clair que tout peut toujours être amélioré," ajoute Hartstein.
A noter que pour les besoins de l’enquête, certains équipements de Marussia ont été confiés aux autorités à Suzuka. Nous ne savons toujours pas quels sont les plans de l’équipe pour Sotchi, qui est sa course à domicile.