Le Conseil Mondial du sport automobile a décidé à l’unanimité de réintroduire le Grand Prix de Bahreïn dans le calendrier 2011 et c’est en s’appuyant sur un rapport d’un représentant de la FIA envoyé à Bahreïn qu’il a pris cette décision très contestée.
"Nous avons envoyé quelqu’un à Bahreïn pour rencontrer les responsables locaux des droits de l’homme. Il a rencontré de nombreuses personnes avant de nous soumettre son rapport qui a ensuite été unanimement approuvé," déclare Jean Todt.
Toutefois, la situation à Bahreïn n’est pas aussi rose que ce que l’on veut bien nous dire et Jean Todt semble en être conscient. "S’il y a des évidences que la situation pourrait être risquée, nous prendrions bien sûr cela en considération," ajoute le président de la FIA sur les ondes de la BBC.
Avaaz, une organisation qui défend les droits de l’homme, contredit en effet très fortement le tableau dressé par la FIA.
"Les affirmations selon lesquelles le calme est revenu à Bahreïn sont totalement fausses," déclare Alex Wilks de Avaaz. "La semaine passée, la police a encore utilisé des gaz, des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes pour disperser une marche pacifique. Ils ont tué ou blessé des dizaines de personnes."
"Aujourd’hui, 47 médecins ou infirmières qui avaient simplement soigné des manifestants ont été inculpés par un tribunal militaire pour avoir tenté de renverser le gouvernement. (...) La décision de la FIA de réintégrer cette course dans le calendrier montre à quel point l’argent a pris le dessus sur la morale," ajoute-t-il.
Alex Wilks ajoute encore que la personne que la FIA a envoyée à Bahreïn a rencontré les responsables de l’organisation locale National Institute of Human Rights et que celle-ci serait très proche du gouvernement en place. "Il semblerait que la FIA n’ait pas rencontré d’autres organisations de défense des droits de l’Homme. C’est maintenant aux équipes à se dresser pour ce qui est juste et à boycotter cette course."