Le système de récupération de l’énergie cinétique, connu sous le nom de KERS en anglais ou SREC en français, a encore été au centre des débats lors de la réunion des équipes hier. La FOTA semble se diriger vers une fourniture d’un KERS à bas coût à partir de 2011.
Rappelons que le KERS n’a pas été banni de la règlementation 2010, mais devant les disparités et les coûts de son développement puis de son utilisation en 2009, les équipes s’étaient mises d’accord pour ne pas l’utiliser cette saison afin d’étudier son retour dans de meilleures conditions. Williams dispose d’un KERS qu’elle est prête à vendre, ainsi que Renault et Ferrari.
"Renault peut fournir tous ceux qui le demanderont, Ferrari tous ceux qui utilisent un moteurs Ferrari, et nous pouvons en fournir également" explique Sam Michael, le directeur technique de Williams. "Ferrari et Renault ont mis en avant des propositions pour fournir des KERS à moins d’un million d’euros. Ces propositions ont été acceptées mais Ferrari et Renault sont aussi d’accord pour ne fournir un KERS que si sa capacité de stockage augmente, passant de 400 à 600 ou 800 kilojoules."
La FOTA souhaiterait effectivement que le KERS soit un vrai atout et ne soit pas autant bridé par les règles actuelles de la FIA, qui limite sa capacité à 400 kilojoules, soit l’équivalent de 80 chevaux supplémentaires pendant 6 secondes et demie environ.
Chez Williams on souhaitait attendre 2013 et la nouvelle règlementation des moteurs, qui devrait imposer un 4 cylindres en ligne, turbo ou bi-turbo, de 1,5L de cylindrée. Mais la proposition de Ferrari et Renault a convaincu Williams de suivre le mouvement dès 2011. "Ce n’est pas comme l’ancien KERS, où certains ont dépensé 10 ou 20 millions d’euros, parfois plus. On parle d’un million maintenant, et ce n’est pas incompatible avec la diminution des coûts en F1. C’est bien moins cher qu’un nouveau programme de développement moteur par exemple" ajoute Sam Michael.
"C’est le futur de l’automobile, de nombreuses voitures de routes y viennent et la F1 peut contribuer à cette technologie. Et de mon point de vue, cela va nous aider à rendre les voitures plus rapides. Si quelqu’un a le KERS, vous ne pourrez pas vous permettre de vous en passer. On parle de trois ou quatre dixièmes de mieux au tour. Déjà à la fin de la saison dernière on a vu avec McLaren qu’ils étaient plus rapides avec que sans. Avec les pneus étroits à l’avant maintenant, le bénéfice serait encore plus important" conclut Michael.
Toutes les équipes ont signé un accord le mois dernier : si le KERS à un million d’euros est faisable, alors sa réintroduction serait envisagée. Maintenant que Renault et Ferrari ont mis une proposition respectant cette condition sur la table, la FOTA doit trancher, peut-être lors de sa prochaine réunion à Barcelone. Il faudra également que la FIA ratifie l’augmentation de capacité du KERS souhaitée par la FOTA, mais cela semble être une chose presque acquise.