L’an dernier, le DTM avait accordé à l’un de ses trois constructeurs engagés, Mercedes, davantage de temps et d’essais pour développer leur voiture alors peu compétitive face aux BMW et aux Audi, qui pour leur part n’avaient pas eu droit à ce privilège.
La directrice de Sauber, Monisha Kaltenborn, estime qu’il serait de bon ton de s’inspirer de cette philosophie pour permettre à Ferrari, Renault et Honda de rattraper leur retard sur Mercedes.
Car en Formule 1, la marque à l’étoile pourrait encore accroître son avantage « si le dégel des moteurs affectait tout le monde, souligne Kaltenborn. Je n’aime pas comparer au DTM, mais ils ont autorisé Mercedes à développer leur voiture et ça n’a pas nécessité tant d’efforts que ça pour l’amener à un certain niveau. »
« Je crois que c’est le genre de raisonnement qu’il nous faut suivre pour que la compétition soit nivelée, parce que les écarts que nous pouvons voir actuellement perdureront des années durant sans pouvoir être comblés. »
« Il va falloir plancher sérieusement là-dessus, parce que les fans ne vont plus continuer à accepter ce genre de courses. Avec la concurrence et les chaînes de télévision qui doivent payer de plus en plus cher pour les retransmissions, nous allons souffrir. »
Christian Horner de Red Bull se montre plutôt en accord avec sa collègue : le plateau en Formule 1 a besoin de plus d’homogénéité, et la solution passe par les moteurs.
« Je ne pense pas que la Formule 1 puisse se permettre de laisser Honda et Renault dans leurs situations actuelles respectives, déclare le Britannique. Le nouveau président de Honda était là en Autriche, et je doute que le spectacle ait été fantastique pour lui. Concernant Renault, récolter les pénalités comme nous le faisons en ce moment ne doit pas les encourager à s’impliquer davantage. »
« Il faut nous pencher sur ces moteurs, c’est évident. Ne vous méprenez pas, on pense souvent que je geins et me plains de Mercedes, mais ils ont abattu un travail formidable et ont interprété les règles de manière à faire du meilleur boulot que quiconque. Le problème, c’est que c’est en total décalage avec le niveau actuel des autres motoristes, dont nous avons besoin pour courir contre eux. »