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La France va-t-elle conserver son Grand Prix de Formule 1 ?

Croisons les doigts

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2018 a marqué un retour inespéré pour les fans tricolores de Formule 1 : le retour du Grand Prix de France. Une épreuve mythique quasiment fondatrice de la discipline.

Le hongrois Ferenc Szisz, mécanicien attitré de Louis Renault, gagna la première édition sur le circuit du Mans en 1906, après que son employeur passa la nuit à lui fabriquer des lunettes révolutionnaires lui permettant de voir la route mieux que les autres. Il entra dans le circuit de Formule 1 en 1950. A partir de là, il se déroula alternativement à Reims, Charade (en Auvergne), Rouen-Les-Essarts et, à partir de 1971, sur le circuit Paul Ricard du Castellet, dans le Var. C’est ce circuit qui est dans l’inconscient collectif le plus représentatif de l’épreuve, même si elle fut délocalisée à partir de 1991 sur le circuit de Nevers Magny Cours.

Puis à partir de 2008, la sentence tomba. La crise et l’émergence de pays orientaux ont poussé la France à abandonner l’idée d’avoir son Grand Prix. Il revient donc cette année, grâce à des passionnés et une meilleure santé économique générale. La France a organisé les plus grands évènements sportifs mondiaux, depuis le Championnat d’Europe de football en 2016 au European Poker Tour (saisons régulières), mais a eu du mal à réorganiser son Grand Prix de Formule 1. Alors, la question se pose : l’événement va-t-il être pérenne et se réinstaller durablement dans l’élite du sport automobile mondiale ? Tentative de réponse.

« Oui », répondent les décideurs de la région PACA (qui sont donc en charge du dossier) lors d’une conférence de presse organisée en décembre 2016 pour annoncer la bonne nouvelle aux médias. Ils annoncent assez rapidement que l’accord s’étale sur une durée de cinq ans. La durée du bail est assez importante, mais encore aucune info n’a filtré sur ce qui pourrait advenir après. Quelques indices peuvent tout de même donner des pistes. Tout d’abord les investissements réalisés. Depuis 2002, les actionnaires ont investi 80 millions, classant le circuit comme numéro un français dans ce domaine. Preuve que l’actionnariat est à la fois solide et ambitieux. Un actionnariat regroupé au sein de la société Excelis, dont le chiffre d’affaire avoisine les 16 millions d’euros. Grâce à un audit, les retombées directes et indirectes sont chiffrées à 65 millions d’euros, pour un investissement initial d’une trentaine. À cet investissement se rajoute celui engagé par la région PACA, qui comblera le probable déficit direct que causera la course en s’en servant de manière intensive comme levier de communication.

Le ciel semble donc dégagé sur l’avenir du Grand Prix de France, à moins que…. Il semble que l’édifice tienne par la volonté publique, surtout au niveau des investissements. Les décideurs sont des passionnés, certaines étant même anciens champions de moto, très aficionados des sports mécaniques. Depuis l’annonce de ce dossier, les décideurs ont changé, ces derniers étant moins fan de sports mécaniques (auxquels ils préfèrent le football) et surtout porté sur les économies. Ils ne se sont pas prononcé sur le dossier, pour l’instant. Le moment de vérité se déroulera dans à peu près 3 ans, au moment où le contrat sera renégocié. Il faudra alors qu’Excelis présente un bilan financier encourageant, afin de conserver le tandem gagnant du circuit, seule manière de pérenniser le Grand Prix de France. Pour le grand plaisir des passionnés de Formule 1 en France, et on sait qu’ils sont nombreux. Maintenant, on croise les doigts.

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