La Q2 aussi étrange que déplaisante à Sotchi, a failli aboutir à un changement de format des qualifications en F1.
Samedi dernier à Sotchi, 5 des 15 voitures engagées en Q2 avaient choisi de rester aux stands, parce qu’elles avaient écopé de pénalités moteur et étaient assurées de partir en fond de grille. Il fallait ainsi seulement boucler un tour – peu importe le chrono – pour entrer en Q3.
Pour qu’une pareille situation ne puisse plus se reproduire, un vote a été organisé après Sotchi entre les écuries en vue d’introduire une Q4, restreinte à huit monoplaces. Les Q1, Q2 et Q3 seraient d’une durée raccourcie et les temps de pause entre les séances serait aussi écourté.
Verra-t-on ainsi une Q4 dès 2019 ? Le format des qualifications changera-t-il de nouveau ? Ross Brawn, le manager des sports mécaniques, a écarté une telle possibilité… tout en se disant ouvert à des propositions complémentaires.
« Le format des qualifications aujourd’hui est bien établi, et ce depuis plusieurs années – si l’on excepte l’expérimentation au début de 2016 [éliminations successives] qui fut un échec. Mais cela ne signifie pas que nous ne devrions pas étudier des moyens d’améliorer le format. Une telle idée a été récemment proposée à la réunion du Groupe Stratégie, pour diviser les qualifications en quatre parties au lieu de trois comme actuellement. »
« Aucun accord n’a été trouvé sur l’introduction d’une Q4 en 2019, mais les graines de la discussion ont été plantées. Et maintenant, il faut s’assurer qu’elles poussent bien. »
« Le week-end de Sotchi a une fois attiré l’attention des spectateurs sur les pénalités sur la grille. Il y en a eu tant durant trois jours que le directeur de course a décidé de publier un communiqué de presse, pour expliquer comment l’ordre de départ sur la grille avait été décidé. »
Le format des qualifications en lui-même, n’est cependant que la victime collatérale du système de pénalités sur la grille pour changement d’éléments moteur.
« Je pense que toutes les parties concernées doivent envisager le besoin de trouver une solution différente pour gérer les pénalités sur la grille relatives à un changement de composants mécaniques » remarque ainsi Ross Brawn, « au-delà des limites permises par le règlement, afin que cela ne pénalise pas les pilotes et gâchent ensuite le spectacle. »
Un autre problème a perturbé le bon déroulement des qualifications. Les deux Renault ont préféré se classer 11e et 12e en Q2, sans avoir à signer de temps puisqu’elles n’étaient pas pénalisées. L’objectif était clair : les monoplaces tricolores escomptaient ainsi partir certes hors du top 10, mais en ultratendres le dimanche, afin d’éviter la dégradation trop prononcée des hypertendres en course, ce qui aurait perturbé leur stratégie.
Là encore, Ross Brawn est conscient du problème.
« Cela n’aide définitivement pas, comme nous l’avons vu en qualifications, quand 5 des 15 pilotes n’ont pas participé à la Q2, étant donné que cela ne servait à rien de rouler, puisque de nombreux pilotes allaient partir de toute façon à l’arrière de la grille. »
« Ce n’est définitivement pas bon pour le spectacle quand vous voyez des pilotes freiner à quelques mètres de la ligne d’arrivée [comme les pilotes Renault], pour ne pas signer un temps assez bon pour passer en Q3, afin de ne pas avoir à utiliser les pneus de la Q2 au départ de la course. »
« Ceux qui pensent que les fans sont le plus grand atout de la F1 doivent se pencher sur les règles pour s’assurer qu’elles soient compréhensibles pour produire le meilleur spectacle possible. »