Malgré son tonitruant « Fuck off Charlie » lancé sur les ondes de Radio Ferrari à la fin du Grand Prix de Mexique, Sebastian Vettel a bénéficié de la mansuétude de la FIA après s’être platement excusé dans une lettre. Mais cette clémence de la Fédération n’est pas du goût de tout le monde dans le paddock.
Marc Priestley, ancien mécanicien en chef chez McLaren, n’a pas apprécié ce laxisme envers le quadruple champion du monde : « Si vous comparez la F1 à d’autres sports, Vettel a fait quelque chose du style courir vers l’arbitre et a été injurieux publiquement envers lui, et en se faisant bien entendre. Le football a une mauvaise réputation pour cette raison, et nous pouvons tous reconnaître que le rugby est bien meilleur, avec sa façon de respecter les arbitres. Nous devrions en faire un exemple. »
Le champion de la Formule Renault 3.5, Oliver Rowland, plaide pour la suspension de l’Allemand : « En football, je pense que ç’aurait été une suspension de trois matchs. Je ne dis pas qu’ils doivent le faire dans le cas de Vettel, mais il y a eu des précédents dans un sport, donc pourquoi pas. »
Mais la réaction de Vettel à la radio, et son insulte envers Charlie Whiting, n’ont-elles pas aussi forcé les commissaires à lui infliger une pénalité de dix secondes, pour avoir défendu de manière trop agressive sur Daniel Ricciardo en fin de course ?
« Je pense qu’ils doivent traiter ces deux affaires séparément. Ce qui est arrivé lors de cet incident s’est passé sur le circuit, et ce devrait être traité comme n’importe quelle autre situation » a commenté Rowland. « Ce qui est arrivé à la radio était assez bizarre, et ce n’est bon pour personne, en particulier pour les enfants qui regardent la course à la maison. Nous ne voulons pas que ce genre de choses arrive. Je pense qu’ils devaient tout de même songer à le pénaliser après la course... »
Comment expliquer cette sortie de piste verbale de l’Allemand ? Est-ce en raison de sa frustration, dans une Ferrari qui ne peut lutter pour la victoire ? Marc Priestley le pense.
« Je ne sais pas s’il craque sous la pression, je pense qu’il craque à cause de sa frustration. Il a choisi de partir d’une équipe quadruple championne du monde pour aller chez Ferrari où il pensait que les choses iraient de mieux en mieux, et ça n’a pas marché. Peut-être qu’il est un peu comme Fernando Alonso, il y a quelques années. Il voulait aller chez Ferrari et gagner plus de titres avec les Rouges, et l’équipe a stagné, Fernando étant au centre de cette histoire. Il voulait désespérément aller dans une meilleure équipe et je pense que c’est un symptôme d’un problème plus grand pour lui. Pour moi, je pense honnêtement que c’est le début de la fin de la relation entre Seb et Ferrari. »
Oliver Rowland dresse un autre parallèle entre football et F1, cette fois-ci entre Manchester United et la situation de Sebastian Vettel : « Je pense que Seb a beaucoup de pression sur lui. Il s’attend et veut être à l’avant, et il est frustré de ne pas le faire. Bien sûr, il ne le peut pas à cause de son équipe. La situation semble un peu similaire à celle de Manchester United. Je pense que Ferrari s’attendait à être l’avant et pour le moment ils ne le sont pas. Sebastian doit maintenant se concentrer pour motiver le personnel de Ferrari pour qu’ils travaillent dur, et dans la bonne direction. »