Alors que la saison a entamé sa dernière ligne droite et que Sebastian Vettel se dirige tout droit vers un quatrième titre consécutif, nous nous retrouvons face à une difficulté évidente à garder de l’intérêt pour cette saison 2013 de Formule 1. Et alors que ce sport nous montre une facette parfois ennuyeuse du fait des enjeux semblant très réduits, le déroulement des Grands Prix reste toujours un rituel des plus procéduriers pour les équipes et les pilotes.
Partie 2 – Les trois leaders profitent du bouchon Ricciardo
Après l’abandon d’un des favoris, les pilotes commencent à effectuer leurs arrêts aux stands afin de changer leurs pneus médiums déjà très fatigués. « Comment sont l’équilibre et les pneus ? » demande Mark Temple à Sergio Perez, en vue de prévoir un arrêt. « Pour le moment ça va. Je perds un peu l’arrière, mais ça va, on s’en tient au plan » rassure son pilote. « Ok Checo, on contrôlera les voitures qui se seront arrêtées, on pourrait décider de passer au plan B mais pour l’instant on s’en tient au plan A ».
Deux tours plus tard, le Mexicain reçoit l’ordre de s’arrêter, en même temps notamment que Webber et Raikkonen. Ce dernier est d’ailleurs prévenu : « Ce sera serré avec Button à la sortie », puis se fait indiquer qu’il est ressorti devant Button. Rosberg s’arrête également à ce tour, et son équipe le laisse sortir quelque peu sauvagement devant la McLaren de Perez qui arrive à son box au même moment. « Qu’est-ce qu’il s’est passé avec la Mercedes ? » s’interroge le pilote. Mark Temple lui indique en réponse que McLaren a parlé à la FIA.
Les pilotes ayant changé leurs pneus, chacun fait le point avec son ingénieur pour être sûr d’adopter les meilleurs réglages compte tenu de leur choix de gommes. Vettel apprend alors que malgré l’attaque effectuée lors du premier relais, Grosjean et Webber sont ressortis devant lui. « Tout marche selon le plan. Bon travail » lui envoie Guillaume Rocquelin.
Concernant l’incident dans les stands entre Rosberg et Perez, la FIA a décidé de punir le pilote et non l’équipe en infligeant un drive-through à Nico Rosberg. « Comme tu as pu le voir, Rosberg a eu un drive-through, nous sommes en sixième place » indique Rob Smedley à Felipe Massa.
« Ricciardo devant en pneus durs devrait faire un bouchon » explique l’ingénieur d’Esteban Gutierrez, alors que celui de Vettel confirme la chose : « Tu as 12 secondes d’avance sur Ricciardo qui ne s’est pas arrêté. La voiture derrière lui est Nico Hulkenberg ».
Nico Hulkenberg justement, talonné par la Ferrari, montre son inquiétude et son énervement de voir sa Sauber nettement inférieure à la Ferrari : « **** il est rapide en ligne droite. La même **** que l’an dernier ». Le travail de l’ingénieur prend alors tout son sens, puisque Marco Schupbach tient à rassurer son pilote pour ne pas le laisser se déconcentrer : « Nico, notre position n’est pas en danger. Reste calme, continue à rouler ».
Daniel Ricciardo ne s’arrêtant pas, il occupe alors une quatrième place quelque peu fébrile, avec des pneus durs qui arrivent sur leur fin de vie. Un bouchon de plusieurs voitures se forme derrière lui, parmi lesquelles les Ferrari, les McLaren et les Sauber. Ricciardo, bien conscient de la situation, s’interroge alors : « Je ne devrais pas m’arrêter à ce tour ? », question à laquelle on lui répondra de faire un tour de plus.
Au 22ème tour, profitant du bouchon crée par Ricciardo, Rosberg dépasse Jenson Button après avoir eu carte blanche de la part de son ingénieur : « C’est important de passer Jenson. Attaque les pneus pour le faire, si on doit s’arrêter plus tôt ce n’est pas un problème ».
Au 26ème tour, Mark Webber est toujours deuxième derrière Grosjean, c’est alors que Red Bull décide de décaler la stratégie de l’Australien par rapport à celle de son rival. « Rentre Mark, contrairement à Grosjean » lui intime Simon Rennie. Grosjean en est immédiatement informé : « Webber vient de s’arrêter, il passe sur trois arrêts ».
Au milieu de ce jeu de stratégie, Red Bull possède l’avantage d’avoir deux monoplaces engagées face à la Lotus esseulée. « Rapproche-toi progressivement. Nous ne courrons pas contre Mark, nous courrons contre Grosjean » rappelle Rocquelin à Vettel. Et alors que, trois tours plus tard, Ayao Komatsu indique à Romain Grosjean de rentrer aux stands, Vettel reçoit le même type d’ordre que Webber plutôt, celui de se décaler de la stratégie de Grosjean.
« Bon travail Sebastian. Même plan qu’au relais précédent. Tu as de la marge derrière, on essaie d’aller le plus loin possible » indique Rocquelin après l’arrêt de l’Allemand.
Daniel Ricciardo écope d’un passage par les stands pour avoir dépassé hors-piste, pendant que Massa, quatre secondes derrière Raikkonen, en reçoit un pour vitesse excessive dans les stands. Une information immédiatement relayée au Finlandais qui ne comprend pas tout : « Massa puni par un drive-through. _ – Pourquoi j’ai un drive through ? _ – Massa ! Massa a une pénalité. Massa ».
Alors que Nico Hulkenberg, quatrième, a réussi à creuser un peu d’écart avec Fernando Alonso, il s’interroge auprès de son ingénieur : « Il n’attaque pas, je devrais peut-être ralentir un peu ? ». L’ingénieur, possédant une vision d’ensemble que son pilote n’a pas, lui rétorque qu’il y a « Raikkonen derrière Alonso qui attaque, ce serait peut-être une bonne idée de garder le même rythme ».
A quinze tours de l’arrivée, Sebastian Vettel effectue son dernier arrêt. « Tu seras sous pression avec Mark jusqu’à la fin de la course. Assure-toi de préserver tes pneus. Mark doit encore s’arrêter et il se rapprochera après ça. Sauvegarde tes pneus ».
Avec désormais quatorze tours à parcourir, Sebastian Vettel se retrouve en tête alors que la bataille fait rage, à distance pour le moment, entre Grosjean et Webber, alors que ce dernier doit encore s’arrêter. Obligé de tourner à un rythme de qualifications, il s’inquiète des conséquences de son décalage : « Beaucoup de trafic devant » annonce-t-il à son ingénieur, qui lui répond « Oui, on voit ça ».
A suivre…