Philippe Bianchi, le père de Jules, a livré un témoignage poignant à Canal +, à la veille du Grand Prix de Monaco.
Il révèle que, malheureusement, les progrès de Jules ne sont pas aussi importants qu’espérés sur le plan neurologique. L’espoir est toujours là mais la famille pense aussi à la mort, parce que tout peut arriver.
"La première chose, c’est que Jules est en vie, et je crois que c’est le plus important pour nous. Il se bat, c’est sûr, avec les armes qu’il a, c’est-à-dire son physique. Je ne suis pas sûr que neurologiquement il ait le pouvoir de faire beaucoup de choses, mais c’est certain que le fait de le voir se battre nous donne beaucoup de force. C’est important pour nous, et tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, même si à un moment donné on se doit d’attendre un miracle après un choc aussi violent. Chaque jour est alors très difficile, mais à chaque jour qui passe, on se dit qu’il est encore là, qu’il est toujours en vie, et ça nous permet de trouver la motivation et de garder la tête hors de l’eau."
"Aujourd’hui on est dans une situation où ça stagne, parce que les évolutions neurologiques de Jules ne sont pas ce qu’on aimerait qu’elles soient. Chaque soir, on dort avec le téléphone à côté de nous, quand on se lève le matin, on pense à la vie de Jules, mais on pense aussi à la mort, car on est obligé de le faire dans une situation où on sait qu’il peut se passer beaucoup de choses pour lui, c’est terrible."
"Je crois qu’on a tous arrêté de vivre ce jour-là, le 5 octobre, car c’est quelque chose auquel on ne s’attend jamais, et je dirais que la vie s’est arrêtée là et à un moment, il faut qu’il y ait une issue pour Jules de toute façon. Parce que je pense que ce n’est pas ce qu’il veut que d’être sur son lit d’hôpital. C’est pas sa vie, ce n’est pas ce qu’on souhaite pour lui non plus. Maintenant, on doit entretenir l’espoir, continuer et voir ce qui va se passer."
"Jules est là. Malgré le choc qu’il a pris, il est toujours là, il est en train de combattre, tous les gens qui pensent à Jules lui donnent de la force, et je pense qu’il ressent tout ça. C’est beau, nous sommes très touchés par tout ça, parce que Jules n’était pas Michael Schumacher, mais quand on a vu le soutien que l’on a pu avoir, c’est touchant. Au moins, pour Jules, c’est important et on lui dit quand on va le voir, qu’il a du soutien, qu’il est reconnu, que tout le monde l’aime et qu’il est reconnu comme étant un grand pilote et un mec bien."
A la demande de Canal +, Philippe Bianchi a évoqué le Grand Prix de Monaco de l’an dernier, celui où Jules a marqué les premiers points de Marussia. Le Français ne le savait pas encore mais c’est ce qui a permis de sauver l’équipe.
"Je crois que c’est l’aboutissement pour Jules, car c’était vraiment son rêve de marquer des points en Formule 1 et il a réussi à le faire avec une Marussia. J’étais présent, j’ai eu la chance d’être le premier qu’il a pris dans ses bras à la fin du Grand Prix : ce sont des moments extraordinaires. Je garde l’image de sa sortie de la voiture, quand il est venu me prendre dans ses bras et me dire qu’il était trop content. Il était heureux."