Associé à Kazuki Nakajima et Sébastien Buemi, Fernando Alonso a remporté les 24 heures du Mans lors de sa première participation à la grande classique mancelle, après une course essentiellement disputée contre la voiture sœur du constructeur japonais. Si l’attaque n’a jamais été au programme entre les deux voitures, l’Espagnol a réussi à remonter sur Jose Maria Lopez durant la nuit, un relais décisif dans le futur succès de l’équipage.
"C’est un sentiment incroyable !" reconnaît Alonso. "Je suis un peu sous le choc, j’ai du mal à exprimer mes émotions, d’abord parce que je suis fatigué ! On est tellement concentré, il est difficile de réaliser ce qu’il se passe. C’était stressant de regarder le dernier relais de Kazuki à la télé. Je ne savais pas s’il fallait regarder, dormir ou regarder le MotoGP qui passait au même moment à la télévision !"
"J’ai l’habitude d’être dans la voiture, de contrôler le rythme et de gérer le risque. Regarder ça à la télévision, c’était un peu plus stressant, mais le sentiment après la victoire est incroyable. L’adrénaline et les sentiments que ça nous procure dépassent la fatigue et le stress. Je suis très fier de mes coéquipiers et de mon équipe. C’est une réussite incroyable de gagner au Mans, de faire le doublé sans connaître aucun problème sur aucune des deux voitures pendant toute la course. La préparation a été parfaite et l’exécution aussi."
Son relais nocturne a clairement marqué les esprits, alors qu’il a réduit de plus de moitié l’écart avec l’autre Toyota pendant qu’il était au volant : "J’ai vite trouvé le bon rythme et j’ai aussi eu un peu de chance dans le trafic, j’ai pu dépasser dans des bons endroits. C’était un bon relais. Les conditions un peu plus fraîches semblaient mieux convenir à mon style de pilotage."
Avec deux victoires en deux courses, l’équipage de la 8 a devancé deux fois l’autre Toyota et mène le championnat. Une situation qui pousse forcément Alonso à viser le championnat du monde : "Nous menons au championnat après les victoires à Spa et ici. Lorsque j’ai rejoint le WEC, c’était aussi pour viser le championnat. Je ne dispute pas uniquement les 24 Heures du Mans mais la saison complète car je veux me battre pour le championnat du monde. On verra si on peut y arriver. On a bien commencé en tout cas !"
Kazuki Nakajima était le héros malheureux de l’édition 2016, abandonnant après 23h54 de course sur une panne mécanique, mais le Japonais a eu sa revanche sur le destin : "Enfin ! C’est le mot, vraiment. Nous avions eu de mauvaises expériences en 2014 et 2016, donc notre esprit était de rester très concentrés jusqu’au drapeau à damier, et nous y sommes parvenus."
"C’était un bel effort de toute l’équipe, y compris de l’autre équipage. Je pense que nous méritions tous la victoire, nous nous sommes poussés mutuellement et c’était bien pour l’équipe. Seb a fait un travail incroyable et Fernando a été exceptionnel cette nuit, je suis vraiment heureux d’avoir fait équipe avec eux."
Sébastien Buemi n’avait pas encore remporté les 24 heures du Mans et avoue avoir trouvé le temps long en fin de course : "Je ne peux pas vraiment le décrire. Je me souvenais du passé, avec la casse en 2016, et Kazuki allait reprendre le volant. Quand j’ai vu la voiture franchir la ligne, je n’y croyais pas. C’était si dur, je n’ai jamais vu quelque chose comme ça, les minutes étaient des heures. On se rappelle que tout peut se produire jusque dans le dernier tour et je n’osais y croire jusqu’à ce qu’il franchisse la ligne."