A Bakou ou encore en Belgique, les deux pilotes Force India ont compromis des résultats prometteurs en s’accrochant en piste. La rivalité interne dans l’écurie n’aura néanmoins pas eu d’incidence sur la position finale de Force India au classement des constructeurs.
Maintenant que cette 4e place est assurée, la question est de savoir si Esteban Ocon et Sergio Perez seront libres de se battre en piste au Brésil et à Abu Dhabi, les deux dernières courses de la saison.
Pour Otmar Szafnauer, le directeur des opérations, une politique plus libérale de Force India n’est pas encore acquise. Force India entend ainsi rappeler à ses pilotes qu’ils sont avant tout les employés d’une entreprise.
« Nous devons discuter ce point en interne puisque nous avons toujours deux semaines pour nous décider. Probablement, pour les fans, ça paraît meilleur s’ils sont autorisés à courir. Mais dans le même temps, les pièces de la voiture ne sont pas bon marché et si vous rentrez dans l’autre pilote, peut-être qu’il faudra acheter plus de pièces pour la prochaine course, puisque nous avons toujours un test après le Grand Prix à Abu Dhabi. Donc toutes ces considérations doivent aussi rentrer en jeu. »
La détermination de Force India à faire respecter la discipline dans l’écurie a été démontrée une fois de plus à Mexico. Sergio Perez a demandé avec insistance la permission de doubler Esteban Ocon – permission qui lui fut refusée. L’équipe a ainsi assuré un résultat solide (5e et 6e), sans soubresauts.
« C’était prévu dès le début » rappelle Otmar Szafnauer. « Nous aurions pu avoir un Checo devant et un Esteban plus rapide derrière lui – l’inverse aurait pu être vrai. Est-ce qu’ensuite vous direz à Checo qu’il peut dépasser, parce qu’il est plus rapide et parce que c’est sa course à domicile ? Checo a été sur le podium et Esteban jamais, donc on aurait pu aussi lui laisser une chance. »
« Il faut donc être honnête : la meilleure manière d’y arriver est d’expliquer quelles sont les règles, le faire assez tôt, et ensuite peu importe ce qui arrive, vous suivez ces règles et vous n’en déviez pas. C’est ce que nous avons fait et c’était honnête parce qu’une fois, cela bénéficie à l’un, et une autre fois, cela bénéficie à l’autre pilote. C’est exactement ce que nous faisons depuis Spa. »
Un accrochage entre pilotes n’est pas non plus une bonne nouvelle sur le plan de l’image de l’équipe, et donc sur le plan du sponsoring. Le Grand Prix du Mexique en a été d’autant plus réussi…
« Je pense que beaucoup de nos sponsors ont apprécié notre performance à Mexico. Nous avons eu une bonne couverture médiatique et nous avons été impliqués tout le temps dans des batailles, tout en roulant à la 3e place longtemps avec Esteban. Je m’attendais aussi à ce que le moteur de Max Verstappen casse mais ce ne fut pas le cas. Nous sommes au cœur de l’action, ce que les sponsors comme les fans mexicains aiment. C’était une bonne course pour nous. »