Fernando Alonso a finalement décidé de rester chez McLaren après plusieurs mois d’hésitation et la décision de son équipe de quitter Honda pour s’associer avec Renault. Les performances de la monoplace commencent à être intéressantes en cette fin de saison mais il y a de fortes chances qu’elles soient encore meilleures avec le bloc français qui, à défaut d’être un modèle de fiabilité, affiche des performances très solides.
C’est évidemment ce sur quoi a parié Alonso pour prendre sa décision, car il s’agit réellement d’un pari. Le dernier Grand Prix du Mexique a montré à quel point Renault a encore des étapes à franchir pour se mêler à la lutte face à Mercedes.
A Mexico, cinq des six monoplaces motorisées par le losange ont été touchées par des problèmes mécaniques. Mais pour voir le verre à moitié plein, c’est une monoplace à moteur Renault qui a dominé la course nettement, pour la deuxième fois lors des quatre dernières courses.
Si le pari d’Alonso réussit, ce qui implique aussi une réussite pour McLaren qui retrouverait enfin un rang digne de son nom et de son histoire, l’Espagnol aura tout gagné et pourrait alors envisager de faire progresser ses statistiques de victoires, pole positions, voire titres mondiaux.
Il ne faut pas oublier que sa dernière victoire remonte à 2013, lorsqu’il avait gagné devant son public, tandis que sa dernière pole position a été signée à Hockenheim en 2012. Quant à son dernier titre, il l’a remporté en 2006.
Tout le monde s’accorde à le dire, Fernando Alonso mériterait une fin de carrière meilleure que ce que lui a offert McLaren jusqu’ici, et il ne serait pas non plus scandaleux de le voir remporter une troisième couronne, soit-elle si tardive.
S’il y arrivait, il conclurait sa carrière de manière impressionnante en triomphant une dernière fois et bouclerait la boucle qu’il a entamée en 2007 en roulant pour l’équipe de Woking, lorsque ses querelles avec Hamilton avaient mené les deux hommes à manquer le titre pour un seul point.
C’est certainement ce qui pousse aujourd’hui l’Espagnol, qui vient de voir son ancien équipier remporter son quatrième titre, à rempiler pour au moins une saison de plus et voir ce dont McLaren et Renault sont capables ensemble.
S’il se retrouve à lutter pour le podium et pour la victoire, il est certain qu’il se relancera à la conquête des titres mondiaux. L’histoire serait d’autant plus belle que McLaren n’a pas remporté de titre pilote depuis 2008, avec Hamilton. Quant à la dernière couronne des constructeurs, elle date de 1998 !
Ces différents défis sont certainement ceux qui motivent Alonso à rester une saison de plus. Néanmoins, deux possibles entraves se placent sur son chemin.
La première est évidemment Stoffel Vandoorne, son équipier, qui devient de plus en plus encombrant en termes de performances et de régularité. Alonso a encore l’avantage mais depuis plusieurs courses, le Belge semble avoir éradiqué ses problèmes de compréhension de la monoplace et pourrait profiter, au moins autant qu’Alonso, de ce retour vers le podium et la victoire, et ainsi voler la vedette à son aîné.
Enfin, le principal risque pour Alonso réside dans la capacité de McLaren à s’adapter à son nouveau moteur. Si ce n’est pas le cas, l’équipe pourrait de nouveau se retrouver dans le ventre mou du peloton et Alonso, s’embarquer dans une nouvelle aventure longue et pénible.
Si c’était le cas, en imaginant le pire scénario dans lequel il se retrouverait à lutter pour un top 5 dans certaines circonstances, il est fort possible qu’il déciderait de ne même pas finir la saison 2018, tant la désillusion serait énorme.
Il s’est rapidement placé en faveur d’un changement de partenaire moteur et si celui-ci ne s’avérait pas fructueux, il est certain que la motivation du pilote serait émoussée, peut-être définitivement.