Le contrôle des budgets en Formule 1 est un sujet sensible car bien qu’il aille à l’encontre des avancées technologiques nécessaires à la réussite d’un programme dans la discipline, l’argent est le nerf de la guerre pour toutes les équipes, y compris les plus grosses structures.
Christian Horner, pourtant directeur de l’une des équipes les plus aisées de la F1, a même émis l’idée qu’une sorte de limitation, ou en tous cas de contrôle, pourrait être une bonne idée.
"Pour clarifier mes propos, je ne suis pas du tout en faveur d’une limitation des coûts" assène le Britannique. "Je pense qu’ils sont ingérables et que notre discussion depuis quatre ou cinq ans porte surtout sur la manière de trouver une sorte d’équité entre des entreprises indépendantes et des constructeurs automobiles en termes de recherche et développement".
"Je ne suis pas en faveur de limitations mais plutôt de contrôler les dépenses liées à la simplification des règles ou à certains changements car la F1 évolue à grande vitesse et je pense qu’avec les nouveaux propriétaires, il y a la possibilité de revoir les droits commerciaux avec la FIA et les principales sources de dépenses afin d’avoir un effet sur les revenus et donc les budgets".
La redistribution des droits télévisés est un sujet très tendu en Formule 1 puisque Force India et Sauber ont déposé une plainte conjointe pour concurrence illégale et veulent faire baisser les coûts pour pouvoir lutter à armes égales avec les équipes de pointe.
"C’est bien d’entendre ça de la part de Red Bull car avec Force India, nous expliquons la même chose, qu’il faut faire baisser les coûts" explique Monisha Kaltenborn. "Au final, ça nous importe peu qu’il y ait une limitation ou un outil pour les contrôler. Le plus important est de faire baisser les coûts et de s’assurer que les équipes peuvent vivre de manière durable et ensuite, on pourra penser au spectacle. Les nouveaux propriétaires semblent partager ce point de vue et j’espère qu’ils travailleront vite dessus".
Le sujet est un peu plus sensible pour Ferrari puisque l’équipe touche près de 70 millions de dollars de bonus négociés avec la FOM et Bernie Ecclestone il y a plusieurs années. Un revenu qui a souvent fait débat mais qui sert de moyen de pression pour Ferrari qui menace de quitter la F1 si cette prime lui est retirée.
"Avant de parler de limitation de budget, nous devons comprendre comment les propriétaires actuels veulent développer le business de la Formule 1 afin de créer plus d’intérêt autour de la discipline" lance Maurizio Arrivabene. "Je me rappelle que Liberty parlait de numérique et du fait que ce domaine ne représente qu’un pour cent du potentiel développement économique".
"En ce qui concerne les limitations de budgets, j’ai toujours dit que je suis en faveur de la réduction des coûts, même s’il n’y a pas de formule parfaite, mais il est certain que nous sommes prêts à considérer toutes sortes de règles qui pourrait aider à réduire les coûts sans toucher à la performance, car si l’on y touche, on n’améliore rien en termes de spectacle".
L’Italien se met sur la défensive en abordant le sujet des équipes modestes puisque le différend entre Force India, Sauber et la FIA implique surtout les sommes astronomiques perçues sans fondement sportif par Ferrari.
"Il est important de juger l’implication des soi-disant petites équipes, car elles ne sont pas si petites si l’on regarde par rapport à d’autres sports. Nous avons besoin de personnes entièrement impliquées dans ce sport, ils veulent travailler dans cette profession et ils sont bien lotis financièrement".
"Je pense que la pire image pour la F1 serait celle d’une équipe qui arrive et qui repart deux ou trois ans après. Nous devons nous poser des questions tous ensemble et comme l’a dit Christian, il faut trouver des règles qui permettent de réduire les coûts" conclut Arrivabene.