Se rendre sur un nouveau circuit pour la première fois est toujours un voyage vers l’inconnu. Ici, le coordinateur de Lotus Renault GP, Geoff Simmonds, apporte son regard pour faciliter le passage vers le pays du curry, du cricket, du gin et… oui, maintenant, du sport automobile.
Quelles sont vos premières considérations en vous préparant pour un nouveau circuit ?
GS : « Plusieurs choses sont à considérer et sous bien des aspects, le fait que ce soit un circuit Hermann Tilke nous aide. Tilke a une grande expérience dans la conception des circuits de Formule 1 et nous avons l’expérience des nouvelles installations qu’il crée. Ce qui élimine une bonne part d’inconnu. Nous savons que le circuit a été bien conçu, avec une bonne infrastructure. Nous avons vu les images et l’ensemble parait très impressionnant. »
« Sur un nouveau circuit, des choses comme la fourniture d’électricité ne nous inquiètent pas, alors que cela peut causer des soucis sur les circuits plus anciens. Cependant, nous avons eu un moment d’incertitude dans le planning lorsqu’on nous a annoncé que les prises de courant étaient des « prises anglaises ». Elles le sont, mais au standard d’avant 1962, avec trois fiches rondes… C’est pourquoi nous vérifions tous les détails en amont afin d’éviter toute surprise sur place. »
En dehors du circuit, quels autres aspects envisagez-vous ?
GS : « Ceux qui sont le plus difficile à contrôler concernent les transports et les déplacements. Delhi peut se révéler très pénible sur ce plan. Un transfert peut prendre une heure et demie un jour, mais le lendemain durer deux heures et demie. »
« La clé est de trouver le moment de la journée où le trafic est le plus faible pour que cela ne gêne pas trop ceux qui doivent commencer très tôt. De la même manière, nous ne voulons pas partir à une heure qui nous impose de rester trop de temps scotchés dans la circulation. »
« Un autre domaine où il faut se montrer vigilant est le fret. Il y a plus de formalités administratives en Inde que dans les autres pays que nous connaissons et nous nous attendons à ce que le retour du matériel à l’usine prenne plus de temps que d’habitude. Nous en avons tenu compte dans notre planning. »
« Le pire qui pourrait se produire est le « Delhi Belly » (les maux de ventre de Delhi). Pour parer à cela, chacun dispose de désinfectant pour les mains et nous espérons que peu de gens soient touchés. Nous avons une équipe de recours au cas où nous en souffririons. Nous connaissons tous les problèmes que nous pouvons rencontrer et si des gens tombent malades, nous aurons les moyens de réagir sur place. »
A quel moment l’équipe part elle en Inde ?
GS : « Les premiers partants sont ceux de l’intendance. Une armée marche avec son estomac, aussi est-il important d’avoir un bon achalandage de nourriture. Ils peuvent faire beaucoup de choses à l’avance, comme regarder sur Internet pour trouver des fournisseurs de nourriture de haute qualité. Ils vont vérifier si tout est en place et aussi chercher d’autres fournisseurs si nécessaire. »
« Je suis arrivé directement de Corée en Inde avec ma casquette d’éclaireur pour tout comprendre et pointer ce qui manquerait. C’est la première fois que je viens en Inde et le fait de visiter de nouveaux endroits est un aspect très gratifiant du travail. Normalement, je n’aurais pas prévu d’aller en Inde un peu à l’aventure, mais j’adore visiter de nouveaux pays. »
« Je me suis rendu au circuit le mercredi, le jeudi et le vendredi de la semaine précédant celle de la course et je me suis déplacé à différentes heures pour estimer le trafic. Comme il s’agit d’un nouveau circuit, il y a peu d’hôtels à proximité immédiate. Aussi serons-nous logés à environ 60 km. »
« Notre équipe d’installation arrivera plus tôt que sur un circuit déjà connu. La première partie de cette équipe voyage le samedi et trois autres arrivent au circuit le dimanche. Ils pointent le fret maritime et effectuent une autre reconnaissance pour vérifier si rien ne manque. Le gros de la troupe d’installation arrive le dimanche et nous nous attelons à la tâche le lendemain. »
« Les mécaniciens seront au circuit mardi, comme d’habitude et ils auront pas mal de travail de construction après le GP de Corée. »
Source LRGP