Lamborghini a participé aux différentes réunions des motoristes en vue de l’élaboration du règlement 2021. Si la perspective d’entrer en Formule 1 aurait pu être intéressante, le constructeur a d’autres priorités, comme l’explique Stefano Domenicali, ancien directeur de Ferrari en F1 et désormais PDG de Lamborghini.
"Je dirais que c’est difficile en ce moment parce que le niveau d’investissement en Formule 1 pour être compétitif est très élevé" regrette-t-il.
"Aujourdhui, Lamborghini doit investir dans d’autres priorités : dans de nouveaux produits, dans le réseau, dans les concessionnaires. Nous consolidons un grand groupe, une grande croissance. Par conséquent, à court terme, je ne pense pas que ce soit possible. Mais dans la vie, il ne faut jamais dire jamais."
Lamborghini était motoriste en F1 à la fin des années 80 et était proche d’un partenariat avec McLaren en 1993, après un essai de la MP4/8 avec un moteur de la marque italienne, mais l’équipe a finalement décidé d’opter pour un bloc propulseur Peugeot : "Finalement, il n’y avait pas assez d’argent pour payer le côté commercial."
Il raconte ensuite son rapport avec Michaël Schumacher, dont il n’a jamais été le directeur, mais qu’il a vu arriver au sein de la Scuderia pour ensuite devenir cinq fois champion du monde dans l’équipe italienne.
"Quand Michael est arrivé, il était déjà un pilote génial et incroyable" explique Domenicali. "On a compris immédiatement à quel point il était différent des autres en termes de méthode de travail et, bien sûr, de talent. Il était un peu froid au début, parce qu’il venait d’une mentalité différente. La relation s’est développée jour après jour.
"Du côté professionnel, ce que j’ai appris de lui... j’utilise cet exemple : Fermez les yeux et essayez de faire un super ralenti avec la perspective de la performance afin de voir chaque image du tour. Il y parvenait et grâce à cela, il avait quelque chose à donner pour obtenir un avantage."
"Ce faisant, il a pu inventer, avec les ingénieurs, différents interrupteurs pour pouvoir avoir des performances différentes au freinage, à l’entrée du virage, au milieu du virage, à la sortie du virage, ajustant l’équilibre des freins pendant la ligne droite."
Domenicali estime que cela venait du côté analytique très développé de l’Allemand : "C’était sa capacité à fermer les yeux et réfléchir pas à pas à ce qu’il pouvait faire pour améliorer son niveau en tant que pilote et au sein de l’équipe. C’était pour moi la chose la plus incroyable que j’ai vue quand nous travaillions ensemble. C’était plus qu’un pilote. Il a compris que son rôle était plus que ça."