L’insatisfaction se fait de plus en plus bruyante et médiatique à l’encontre des pneus Pirelli, dont la dégradation est jugée trop rapide et importante par les pilotes. Une réunion du GPDA (Grand Prix Drivers Association, l’association des pilotes) se tiendra aujourd’hui au Brésil, pour aborder la question.
« Ce fut un sujet tout au long de l’année » regrette Pierre Gasly. « Nous pouvons améliorer beaucoup de choses mais clairement, un de ces aspects pour améliorer le spectacle, c’est d’avoir des pneus plus robustes, moins sensibles à la surchauffe. Cela nous donnerait une opportunité de suivre plus longtemps les autres voitures. Pour le moment, vous faites trois virages derrière une voiture et vous pouvez commencer à glisser. Vous perdez vraiment en performance. C’est un effet boule de neige. Les températures ne cessent d’augmenter et ensuite, c’est fini pour vous. »
Au Mexique, il fut ainsi demandé 50 fois par radio à Charles Leclerc de ralentir. « C’est un championnat du monde de conduite à faible vitesse » a pesté Nico Hulkenberg après la course.
Pirelli ne fait pourtant que remplir les objectifs assignés par la FIA dans sa lettre de mission.
« Pirelli devrait se concentrer sur ce sujet » rétorque pourtant Pierre Gasly. « On leur a déjà dit. Mais ils doivent aussi respecter les demandes de la FOM. Donc probablement que nous les pilotes, devrions être plus fermes dans notre opinion et nos points de vue pour le futur. »
Daniel Ricciardo, le pilote Red Bull, prend lui davantage de recul et rappelle que la situation n’a rien d’exceptionnel cette saison.
« Il y a quelques années la dégradation était massive, surtout lors de la première année de Pirelli. Et nous avons poussé pour avoir un pneu plus dur. »
« Mais je ne pense pas que tout le monde pourra être un jour satisfait. Je ne sais pas comment avoir un pneu nous permettant de pousser davantage, tout en ayant des courses à un, deux ou trois arrêts. Je sens que nous allons juste conduire plus lentement qu’aujourd’hui encore. »
« Si nous poussons dur sur ces pneus, dès le début, alors, la course sera à deux arrêts au lieu d’un. Mais une course à un seul arrêt serait toujours plus efficace, même si l’on roule en rythme de croisière. Donc nous ferons juste ce qui est le mieux sur le plan stratégique. »
A quoi pourra tout de même servir la réunion du GPDA ? Pirelli a déjà finalisé la structure des pneus de 2019, qui seront testés après le Grand Prix d’Abu Dhabi pour la première fois par toutes les équipes.
« Sur le court terme, nous ne pouvons pas grand-chose parce qu’ne termes de développement, tout est déjà fixé pour 2019 » reconnaît Pierre Gasly.
« C’est plus sur le long terme. En 2021 le règlement changera profondément et c’est quelque chose qu’il faudrait regarder. En tant que pilotes nous devrions vraiment expliquer ce qu’il faut pour améliorer le spectacle, parce que pour le moment, les pneus réduisent le nombre de dépassements et affaiblissent le spectacle. Ce n’est pas la seule chose à améliorer, mais ça en fait partie. »