L’annonce officielle hier de la tenue d’un futur Grand Prix à Rome a toujours un goût très amer du côté de Monza. La pilule est encore plus dure à avaler quand on sait que cette annonce a été faite dans le paddock du circuit situé dans les faubourgs de Milan.
Ecclestone, le maire de Rome et l’organisateur ont tenu à rassurer en déclarant une nouvelle fois que le Grand Prix d’Italie resterait bien à Monza mais cela ne suffit pas à déstresser Enrico Ferrari, le directeur du circuit de Monza, qui pense que ce nouveau Grand Prix italien fera inéluctablement du tort à son épreuve.
"On a beau nous rassurer mais les faits sont là : alors que c’était déjà difficile de trouver des sponsors pour notre course, avec ce Grand Prix à Rome ce sera impossible. Les grandes compagnies ont un budget, si aujourd’hui elles nous donnent 100, demain elles ne donneront plus que 50 et 50 iront à Rome. Ou pire encore," pense Enrico Ferrari.
Il fut un temps où Monza devait cohabiter avec Imola et tout se passait bien. "Ces temps sont révolus, les budgets ont explosé depuis. Prenez l’exemple de l’Espagne, Barcelone est en crise à cause de la course à Valence. Ils ont perdu 9 millions d’euros cette année. C’est toute l’Europe qui a ses relations tendues avec la Formule 1. En Allemagne aussi ils ont abandonné l’idée d’avoir deux courses par an et Spa-Francorchamps a fait encore 8000 spectateurs de moins que l’an passé," ajoute le directeur de Monza.
A l’entendre, deux courses dans le même pays ça ne peut plus marcher. Enrico Ferrari aura un premier élément de réponse dans deux ou trois ans puisque le premier Grand Prix de Rome se tiendra en 2012 ou 2013, selon l’avancée du projet.