Le Championnat du Monde FIA de Formule Un se déplace de Monaco, le circuit du calendrier ayant la plus faible vitesse moyenne, vers le circuit Gilles-Villeneuve, Canada, et son tour de circuit le plus rapide de l’année. La piste de 4,361 km suit les contours de l’île sur laquelle elle se trouve et se compose de lignes droites reliées par des épingles à cheveux ou des virages serrés. Un tour de piste dure en moyenne un peu plus de 75 secondes…
Un moteur Renault a remporté le Grand Prix du Canada à quatre reprises, trois fois pour le V10 et une fois pour le V8. La première victoire fut pour Thierry Boutsen en 1989 sur une Williams-Renault, puis Alain Prost l’emporta en 1993, à nouveau avec une Williams-Renault, tout comme Damon Hill en 1996. Fernando Alonso décrocha la seule victoire du V8, en 2006 pour le Renault F1 Team. En outre, Renault a réalisé six pole positions, la première datant de 1985 avec Elio de Angelis et son V6 Turbo.
Un tour du Canada côté moteur
Les longues lignes droites du Circuit Gilles-Villeneuve exigent un package aérodynamique efficace avec peu d’appuis et un moteur délivrant une puissance importante haut dans les tours, tandis que les lentes épingles à cheveux et autres virages serrés nécessitent de la stabilité au freinage et une bonne motricité tout au long des courbes. Environ 55% du tour se déroule à pleine puissance.
Secteur un
Le secteur un commence avec la courte ligne droite des stands. Durant la course, ce sera la première des deux zones d’activation du DRS, où les vitesses de pointe se situeront aux environs de 300 km/h en bout de ligne droite avant de rétrograder en troisième et de prendre le premier virage, un gauche, à environ 120 km/h. T1 est le début d’une courbe au profil de cuillère, qui exige un réglage moteur souple pouvant se maintenir ainsi tout au long du virage. Le régime moteur restera aux alentours des 11.000 t/min pendant cinq secondes, la plus longue phase de ce circuit avec une faible vitesse constante, juste avant un court sprint jusqu’au virage trois : une chicane relativement ouverte prise sur le troisième rapport. Les pilotes entrent alors dans le deuxième secteur juste avant le virage six, un gauche à angle droit.
Secteur deux
Le secteur deux inclut cet enchaînement relativement complexe, lent et rapide à la fois, avec ce virage six à gauche immédiatement suivi du sept, puis d’une courte ligne droite menant aux courbes huit et neuf, une chicane à droite qui oblige les pilotes à lever le pied et à rétrograder en seconde avant de réaccélérer immédiatement pour la ligne droite menant à l’épingle à cheveux. Par conséquent, le moteur a besoin d’être extrêmement réactif aux freinages au point de corde, puis aux accélérations en sortie - c’est le plus long secteur en terme de durée et donc l’endroit où se gagne ou se perd le plus de temps.
Secteur trois
Le dernier secteur commence juste avant le virage 10, dit l’Epingle. Les voitures ralentissent jusqu’à 58 km/h pour cette courbe, avant d’entamer le Droit du Casino. Des cartographies moteur seront créées pour fournir aux pilotes une bonne motricité et de la réactivité à l’entrée de l’épingle à cheveux, mais aussi une bonne accélération en sortie car il s’agit de la plus longue ligne droite du circuit avec ses 1.064 m. C’est aussi la seconde zone d’activation du DRS. Les pilotes passeront tous les rapports pour atteindre environ 320 km/h lors des qualifications, 305 km/h pendant la course, juste avant le freinage du virage 13, une autre chicane portant le surnom ignominieux de « Mur des Champions » en raison de la proximité du mur à sa sortie. Une bonne stabilité au freinage à l’entrée de cette chicane est primordiale et les pilotes utiliseront à la fois le frein moteur et la pédale. Un moteur réactif en sortie peut permettre de gagner de précieux dixièmes.
Point de vue de Rémi Taffin, responsable des opérations pistes de Renault Sport F1
Le Canada propose un défi singulier aux ingénieurs moteur. Il existe d’autres circuits nécessitant très peu d’appuis dans la saison - Spa et Monza étant les plus évidents - mais la combinaison de longues lignes droites et de virages serrés permet au moteur de passer en revue tous les niveaux de couple. Vous avez besoin d’un moteur bon en accélération et puissant dans les hauts régimes, mais également bon dans les très bas régimes afin de fournir de la maniabilité en sortie des épingles à cheveux. Nous avons confiance dans les capacités du RS27 - à Monaco, l’épreuve test en termes de maniabilité, les pilotes utilisant le moteur Renault sont régulièrement rentrés dans le top dix des tours les plus rapides, tandis qu’en Chine, plus longue ligne droite de l’année, les vitesses les plus élevées enregistrées par les radars concernaient Petrov et Heidfeld.
Même si nous sommes vraiment heureux avec la façon dont se déroule la saison pour l’instant - les moteurs Renault ont jusqu’ici inscrit 272 points pour l’ensemble de nos équipes partenaires - nous ne nous reposons pas sur nos lauriers. Nous avons vu à Monaco que les écarts en course sont plus proches que jamais et les équipes continuent à se développer dans tous les domaines. C’est pourquoi nous travaillons toujours aussi dur pour fournir à tous nos clients ce dont ils ont besoin pour l’évolution de leurs voitures en cette période cruciale de l’année.
Le saviez-vous...
Après chaque session lors d’un week-end de course, chaque moteur RS27 est vérifié par trois techniciens par équipe partenaire, tandis que trois ingénieurs travaillent sur les réglages. En consultation avec les techniciens châssis, l’équipe RSF1 va vérifier le filtre à huile, le filtre à air, les bougies et le niveau des lubrifiants. Si nécessaire chacune de ces parties peut être modifiée en respectant la réglementation sportive de la FIA. Les cartographies moteur peuvent être affinées jusqu’à la course.