La FOTA (Formula One Teams Association) avait initialement prévu de se réunir à Abu Dhabi, le week-end dernier, afin de reprendre ses négociations pour sauver l’accord sur la restriction des ressources (RRA). Mais cette réunion a été annulée au dernier moment – à cause d’une proposition de dernière minute signée Red Bull - et elle se déroulera finalement au Brésil, lors du dernier Grand Prix de la saison.
Forcément, un tel report a jeté un gros doute sur l’avenir du RRA et même, sur celui de la FOTA. Mais les principaux patrons d’écurie tentent maintenant de calmer le jeu et vont même jusqu’à dire qu’un terrain d’entente suffisant sera sans doute trouvé afin de sauver cet accord entre équipes.
« Je pense que c’était très prématuré de dire que c’était la fin », a déclaré Martin Whitmarsh, le président de la FOTA. « Commençons par le commencement. Je pense que si vous allez voir tout le monde et que vous demandez “Pensez-vous que les coûts doivent être maîtrisés en F1 ?”, je pense que chaque équipe, individuellement, vous répondra “oui”. Est-ce que les chose que nous essayons de faire en ce moment sont les bonnes ? Là aussi je pense qu’on vous répondra “oui” ».
« Je pense que les divergences proviennent surtout du niveau de vérification effectué par un tiers », a poursuivi le team principal de McLaren. « La position de McLaren est que tout le monde peut entrer, ils peuvent fouiller partout, ils peuvent vérifier ce qu’ils veulent. D’autres équipes, qui appartiennent à une maison mère ou font partie d’un grand groupe, pour des raisons commerciales ou autres, disent que c’est une question de politique et elles ne veulent pas permettre à des gens extérieurs de venir consulter leurs livres de comptes. Mais nous devons être un peu plus mesurés avec ces choses-là et ne pas seulement dire : “Ah, cela signifie qu’ils trichent !”.
Chez Ferrari, on pense que la semaine prochaine au Brésil sera cruciale car les patrons se sont donnés le temps d’étudier la proposition de Red Bull. « Vous savez que nous avons nous aussi fait une proposition en plus de celle de Red Bull que j’ai reçu avant de m’envoler pour Abu Dhabi », a rappelé Stefano Domenicali. « Le RRA est un élément très important pour l’avenir de ce sport et nous avons besoin de nous assurer qu’il est efficace ».
Sauber et LRGP veulent qu’un accord soit trouvé
Du côté d’une plus petite équipe, en l’occurrence Sauber, on s’accorde à dire qu’un compromis pourrait être trouvé. « Je pense que c’est la cible et nous voulons tous travailler pour y parvenir », a ajouté Monisha Kaltenrborn, la directrice générale de l’équipe suisse, à Autosport. « Mais tout dépendra de sur quoi nous sommes d’accord. Nous pouvons tous convenir d’aller de l’avant, peut être qu’un tiers va s’impliquer dans ce domaine, tout est ouvert pour le moment. La chose importante est de s’asseoir et de décomposer les points les plus fondamentaux. Et de savoir si nous pouvons trouver un accord ou non. Je suis sur que ça ira de l’avant d’une manière ou d’une autre, c’est un sujet trop important ».
Même son cloche chez Lotus Renault GP où Eric Boullier pense que le sort du RRA est la clé pour l’avenir de la FOTA. « Je pense que nous avons un problème à résoudre qui est le RRA », a indiqué le directeur de LRGP. « Plus que cela, nous devons repenser la façon dont nous pouvons diviser certaines responsabilités au sein de la FOTA lorsque certaines décisions la mettent dans une position difficile ».
« Je pense que nous y sommes presque car maintenant, nous avons des gens qui veulent avancer, faire des propositions et avancer », a poursuivi Boullier. « Nous devons repenser un peu le statut de la FOTA et exporter quelques débats sensibles, comme celui-ci (le RRA, ndlr), pour qu’ils soient dirigés dans un contexte différent par la FIA. Nous devons nous assurer que la FOTA reste utilisée en tant qu’outil constructif pour toutes les équipes ».