Pour soutenir la viabilité financière des écuries, outre la fameuse réduction des coûts, serpent de mer de la F1, il existe bien sûr une autre solution : augmenter les recettes. Cela passe notamment par la recherche de sponsors lucratifs. McLaren-Honda, malgré ses déboires, compte encore 26 soutiens financiers, et Ferrari n’en a pas moins de 28 par exemple, aussi divers qu’une banque espagnole, une entreprise de cybersécurité russe ou un brasseur thaïlandais.
Plus largement, Liberty Media recherche des sponsors pour la F1 même afin d’augmenter la création de revenus par la discipline. Or, pour le moment, la F1 n’a d’accords qu’avec 5 entreprises différentes, contre 43 pour la NASCAR. Tel est le résultat de la gestion de Bernie Ecclestone, ce que Sean Bratches, le manager des droits commerciaux, compte bien changer.
« Il n’y avait pas de chef du sponsoring en F1 quand je suis arrivé, pas de chef des médias, pas de personnes dédiées au marketing ou à la recherche. Nous avons cinq sponsors, Liverpool en a 30, Manchester United 90. Je ne pense pas que nous allons monter jusqu’à 90, mais il y a une opportunité pour engager des sponsors qui veulent activer le potentiel de leurs marques. »
Sean Bratches pourrait s’inspirer de Manchester United, dont le développement international, région par région, est une référence. La présence online de la F1 est également une piste. « Nous pourrions être la seule entreprise de la planète qui ne génère pas de revenus grâce au digital » regrette Bratches à ce propos.
Attirer des fans en ville, via des événements comme le F1 Live London, qui fut un franc succès, est une autre voie explorée par Liberty Media. 100 000 personnes étaient présentes à London la semaine dernière : de quoi évidemment attirer l’attention des publicitaires.
Enfin, Sean Bratches, qui ne manque pas de propositions de nouvelles courses (40 selon lui), aimerait concentrer le calendrier de la F1 autour de rendez-vous qui collent parfaitement à la « représentation et à la réflexion que nous avons de notre marque ». Dans ce cadre, Liberty « prendra une direction entièrement différente » que durant l’ère Bernie, conclut Bratches. Bernie Ecclestone avait en effet multiplié les Grands Prix qu’il jugeait plus rentables, fût-ce dans des pays dépourvus de tradition de la course auto (Corée du Sud, Bahreïn…). Mais cette page est définitivement tournée.