Avec quatre vainqueurs différents en autant de Grand Prix, la saison 2012 de Formule 1 est plus imprévisible et excitante que jamais. Du côté de Red Bull, Sebastian Vettel et Mark Webber semblent enfin avoir pris la mesure de la RB8…
Le déclic semble avoir eu lieu après les qualifications du Grand Prix de Chine pour Sebastian Vettel. Onzième sur la grille de départ, il s’est lancé dans une course courageuse pour remonter autant que possible au classement. Cinquième à l’arrivée, le résultat avait été bon au vu de sa position de départ mais pas encore significatif. Revanchard après un début de saison en demi-teinte, il a dominé une semaine plus tard le Grand Prix du Bahreïn du début à la fin. Parti en pole position, il a résisté vaillamment à ses poursuivants et notamment à Kimi Raikkonen pour remporter sa première victoire de la saison ! Un impressionnant regain de forme qui soulève toutefois une question : le champion du monde en titre sera-t-il capable de se maintenir à ce niveau de performance pour la suite de la saison ?
« C’est incroyablement serré cette année », constate le directeur de Red Bull Racing, Christian Horner. « Mais nous avons toujours cru au potentiel de la RB8 et c’est la première fois cette saison que nous avons pu en tirer le maximum ». Une satisfaction d’autant plus grande que le montage de la voiture a dû se faire de façon frénétique, le matériel n’étant arrivé de Chine que le mardi soir. Un délai très court pour assembler la RB8 et profiter des séances d’essais libres du vendredi. Mais la vie de mécanicien sur le paddock est ainsi faite et ils sont rôdés aux nuits blanches.
Reste que pour la première fois de la saison, la RB8 n’a laissé planer aucun doute sur sa compétitivité. Et elle a permis à Sebastian Vettel de goûter de nouveau à la victoire pour la première fois depuis l’automne 2011. La saison du champion du monde en titre est-elle définitivement lancée ? Peut-être. Mais le circuit du Bahreïn présente aussi quelques caractéristiques uniques qui nuancent les conclusions à tirer de la course : sa surface est très glissante à cause du vent qui y dépose de grandes quantités de sable en permanence, et le climat extrêmement sec en fait la piste la plus chaude au monde, ce qui a une incidence énorme sur le choix et la gestion des pneumatiques.
Autre changement significatif au Bahreïn par rapport aux trois premiers Grand Prix : les deux Red Bull se sont montrées en forme dès les qualifications, qu’ils ont terminées à la 1ère et 3ème place. Pour décrocher sa première pole de la saison, Vettel a pourtant dû batailler. Il a fini par s’imposer au nez et à la barbe de Mark Webber et Lewis Hamilton, qui avaient cru chacun leur tour décrocher la meilleure place.
Une nouvelle preuve que cette saison est l’une des plus indécises de l’histoire de la Formule 1. « Tout doit être réglé au millimètre si on veut décrocher la pole : la voiture doit être irréprochable et il faut accomplir le meilleur tour possible », a commenté Vettel. Cette pole position est d’autant plus précieuse que le pilote qui l’a décrochée s’est ensuite imposé sur trois des quatre Grand Prix disputés jusqu’ici (Button en Australie, Rosberg en Chine et Vettel au Bahreïn).
Mais s’il y a bien une constante en ce début de saison, c’est la position à laquelle termine Mark Webber. Quatrième sur tous les Grand Prix de ce début de saison, l’Australien ne se décourage pas pour autant : « C’est mieux que de faire quatre fois cinquième ! », a-t-il commenté avec humour. Webber n’entend pas baisser les bras : d’un point de vue comptable, son début de saison est satisfaisant et il affiche un moral à toute épreuve, persuadé que le podium est plus proche que jamais pour lui.
Red Bull est désormais en tête des deux classements, pilotes et constructeurs. L’équipe aborde les Grand Prix européens dans les meilleures conditions. De quoi enchaîner les succès ? Début de réponse dans trois semaines au Grand Prix d’Espagne.