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Le casse-tête du calendrier de la F1 (2ème partie)

Les conflits d’intérêt autour du financement

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Autre course arrivée dans la même période, le Grand Prix de Singapour est financé par un partenariat entre public et privé dont les détails restent secrets. On sait en revanche que le projet de base coûte environ 100 millions d’euros, auxquels s’ajoutent les taxes pour accueillir chaque édition. Alors que le contrat arrivait à expiration l’an dernier, les discussions furent âpres pour que le gouvernement accepte de renouveler l’évènement jusqu’en 2017 tout en retirant 30% des taxes par rapport à 2012.

Le circuit d’Abu Dhabi, financé par les émirats, a payé une grosse somme pour être le théâtre de la dernière manche de la saison 2010. Une décision qui fut judicieuse puisque c’est avec quatre candidats au titre mondial que s’est déroulée cette course. Là encore, sa situation géographique et l’attrait récent pour cette partie du globe auraient dû attirer les foules. Le Grand Prix ne vendra que 30 000 de ses 40 000 places.

En constatant ces chiffres, comment en vouloir aux gouvernements qui se montrent frileux à l’accueil d’un Grand Prix ? D’autant qu’à chaque changement de gouvernement, les nouveaux dirigeants en place s’empressent de mettre la lumière sur les échecs de leurs prédécesseurs. Et les Grands Prix en font partie.

Concernant les autres candidats, le Grand Prix de Thaïlande a très peu de chances de voir le jour après que les autorités locales ont refusé de modifier leurs statuts. Le Qatar semble se satisfaire de sa course de MotoGP alors que Dubai fait ses premiers mouvements en vue d’un rapprochement avec la F1 et devrait être le théâtre d’essais privés en janvier prochain.

La France, pourtant théâtre d’une course solidement ancrée au calendrier durant près d’un siècle, n’a pas montré une envie indéniable de soutenir son évènement lorsque Magny Cours a voulu revenir au calendrier.

Bien que les personnes liées à Bernie Ecclestone pointent les controverses qui entourent le CIO ou la FIFA, il est indispensable de rappeler que ces comité et fédération ne doivent trouver qu’une ville tous les quatre ans, pendant que la FOM organise une vingtaine d’évènements à l’année.

Les nouvelles manches ne sont plus financées publiquement désormais, la tendance étant aux promoteurs privés comme c’est le cas pour la Corée, l’Inde, la Russie, l’Autriche et les deux courses aux Etats-Unis. Quatre de ces six manches incluent des promoteurs immobiliers alors que l’une d’entre elle est simplement l’héritage du projet des jeux olympiques d’hiver.

Dans le cas du Grand Prix d’Autriche, le financement est très particulier, puisque c’est Red Bull qui le finance, étant propriétaire du circuit. L’organisation, proposée à un tarif préférentiel, se fait avec des retombées financières pour Red Bull et Toro Rosso, puisqu’avec la façon dont sont redistribués les revenus, environ 15% de la taxe du Grand Prix revient directement dans les caisses de Red Bull.

Sans compter que le Red Bull Ring doit composer avec des disputes concernant le bruit et le nombre de personnes qui viendront sur le circuit lors de cet évènement. Il est donc indispensable que les officiels prennent les bonnes décisions afin de faire se dérouler l’évènement sans aucun trouble.

Les promoteurs du Grand Prix d’Inde, qui a été retiré du calendrier 2014, assurent que ce n’est qu’un contre temps et qu’il sera sans souci au calendrier 2015, après un changement de date. Ce qui n’est en revanche pas dit, c’est que le circuit de Buddh a dû descendre le prix de ses billets à une trentaine d’euros pour en vendre un bon nombre.

Il ne faut pas croire que les choses se passent mieux aux Etats-Unis, puisque le Grand Prix d’Austin a été disputé avec une année de retard suite à des soucis de taxe alors que le Grand Prix du New Jersey est aussi peu sûr d’être disputé qu’il ne l’était l’an dernier à cette époque.

Enfin, le Grand Prix de Russie est encore en sursis puisque ses promoteurs ont raté la date d’inscription qui était le 31 juillet, pour des raisons de manque d’accord entre eux et la fédération russe. De telles difficultés montrent que le projet n’est pas spécifiquement soutenu par le gouvernement, malgré l’intérêt de Vladimir Poutine pour les sports mécaniques.

Les promoteurs, publics ou privés, s’écharpent souvent avec la FOM concernant l’injustice, selon eux, présente dans le processus de sélection. Les coûts d’organisation sont trop élevés et le schéma de réduction des billets pour attirer des spectateurs n’est pas durable.

Alors qu’à une époque, les taxes d’organisation des courses commençaient à bas prix et montaient petit à petit, elles commencent désormais par être très élevées avant d’être réduites selon les pressions, ce qui est clairement une manière bizarre de voir les choses.

Ce n’est pas une surprise de voir le bazar qu’est devenu le calendrier de la Formule 1 ces dernières années, avec plus de la moitié des manches ayant été un moment ou un autre en danger, et avec de nombreux candidats à une accession au calendrier qui n’ont pas forcément les moyens de gérer les courses à organiser.

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