Une semaine seulement après le coup d’envoi de la saison de F1 lors du Grand Prix d’Australie, le Circuit International de Sepang accueille le deuxième rendez-vous de l’année, en Malaisie. Long de 5,543 km et riche de 15 virages, le circuit est l’un des plus exigeants pour la mécanique avec 60% de pleine charge moteur. Le plus gros défi est d’adapter les systèmes de refroidissement à la chaleur malaisienne, à l’humidité élevée et au climat tropical.
Renault Sport F1 va travailler en étroite collaboration avec ses quatre écuries partenaires, afin de consolider les bases solidement posées en ce début de saison. Red Bull Racing a enregistré un podium en Australie par l’intermédiaire de Sebastian Vettel, Mark Webber s’étant classé quatrième ; Lotus F1 Team a enregistré les points de la septième place grâce à Kimi Räikkönen. Williams F1 Team a pris un départ prometteur après avoir vu Pastor Maldonado passer l’essentiel de sa course dans le top 10, alors que Caterham F1 Team a poursuivi inexorablement sa route vers le milieu de grille.
Les données techniques du Grand Prix de Malaisie
— Le Grand Prix de Malaisie présente un sacré défi pour les moteurs, en raison de la température et de l’humidité élevées. Comme pour Abu Dhabi et Bahreïn, la température ambiante peut aller au-delà des 40°C : le système de refroidissement du moteur devient donc primordial. L’humidité élevée diminue la proportion d’air servant à la combustion et ralentit ce processus. Ceci devrait théoriquement diminuer la puissance du moteur mais Renault Sport F1 — après avoir simulé ces conditions lors de ses essais au banc — fournira des moteurs optimisés pour ce tracé et ses conditions.
— Si Monza présente le plus haut taux de pleine charge de la saison (75 %), Sepang offre deux lignes droites d’environ 850 mètres de long. Si les pilotes n’utilisent le moteur à pleine charge « qu’à » 60%, la durée de course reste importante. Au total, la durée d’utilisation du moteur à pleine charge est équivalente (voire même légèrement supérieure) à celle du Grand Prix d’Italie.
— Les deux longues lignes droites sont utilisées dans des directions opposées, ce qui aide à dissiper l’effet d’un changement de direction du vent. Le choix de la démultiplication du 7e rapport de boîte découle d’un compromis entre la performance en course et en qualifications. Régler au mieux la septième pour les qualifications induirait un rapport trop long pour le début de course, quand la voiture est chargée en essence.
— L’humidité régnant en Malaisie représente un challenge de taille pour le moteur RS27, au niveau de sa souplesse d’utilisation. Les ingénieurs Renault Sport F1 suivront, via un capteur dont les mesures sont relayées en direct sur leurs écrans, que le couple moteur est en adéquation avec la demande du pilote. Ce dernier peut modifier la cartographie des pédales en fonction de l’humidité de la piste, afin d’adapter au mieux le couple aux conditions d’adhérence.
— Garder sous contrôle la température du carburant est primordial à Sepang. Il peut en effet s’échauffer au-delà des limites recommandées, ce qui signifie que le moteur utilise une essence à l’indice d’octane moins élevé. Total, partenaire de RSF1, a élaboré deux types de carburant pour l’utilisation du RS27. Malgré la température élevée en Malaisie, les partenaires de Renault peuvent utiliser le meilleur carburant grâce aux progrès effectués dans la compréhension des propriétés chimiques du carburant et son confinement dans le réservoir.
— Les moteurs RS27 disputeront leur deuxième Grand Prix. La fiabilité et la continuité dans la performance de ces blocs permettent de les utiliser en Malaisie après leur utilisation lors du Grand Prix d’Australie.
Heikki Kovalainen, Caterham F1 Team
Le Grand Prix de Malaisie est l’une de nos deux courses nationales, nous bénéficions donc d’un accueil chaleureux et c’est une motivation supplémentaire pour se donner à fond malgré des conditions difficiles. C’est très difficile pour nous, c’est aussi difficile pour la voiture. Nous avons heureusement deux longues lignes droites dans le même tour pour souffler un peu, mais cette année, nous roulerons avec le KERS. Nous avons besoin que le moteur Renault nous offre du répondant à moyen régime et le KERS doit nous aider à saisir la moindre opportunité de dépassement.
Rémi Taffin, responsable des opérations piste Renault Sport F1
Nous sommes impatients de prendre part au Grand Prix de Malaisie après de bonnes performances de nos partenaires en Australie. Ce n’est pas évident d’enchaîner deux courses si différentes. Mais grâce à l’apport des équipes de Viry et au travail effectué sur le RS27 via des essais au banc spécifiques à Sepang, nous nous sentons bien préparés.
Environ 25 % du tracé est composé de lignes droites se terminant par des épingles à cheveux. Les deux longues lignes droites sont d’une longueur de 850 m environ, ce qui veut dire que le moteur sera à son maximum de 18 000 tours/minutes durant 12,5 secondes, alors qu’un tour dure environ 1’35’’. Nous devons donc fournir des moteurs capables de délivrer le maximum de puissance à ce haut niveau de sollicitation. Ces lignes droites pourraient également offrir des possibilités de dépassement. Le fonctionnement du KERS aura donc son importance pour faire gagner des places. En Australie, nous avons malheureusement constaté des problèmes de KERS pour Red Bull et Caterham. Mais nous avons identifié les raisons de ces dysfonctionnements et pensons maintenant qu’il est de nouveau opérationnel.
Les virages situés au bout de ces deux lignes droites sont assez rapides, permettant une vitesse de 210 km/h, ce qui demande à RSF1 de fournir un moteur apportant du répondant et de la souplesse. C’est l’une des principales qualités du RS27, nous abordons donc ce rendez-vous avec confiance.