Le patron du circuit d’Imola, Pietro Benvenuti, admet être inquiet quant à l’avenir de la Formule 1 sur les circuits européens.
En effet, seuls huit Grands Prix de la saison 2015 seront courus sur le vieux continent. De plus, 2016 verra l’apparition de la course en Azerbaïdjan, qui bien que considéré comme un pays asiatique par beaucoup, accueillera le Grand Prix d’Europe l’année prochaine. Cette course avait jusqu’à maintenant traditionnellement lieu sur des circuits tels que Brands hatch, Donington, Jerez ou encore le Nurburgring.
Le but de cette "délocalisation" de la F1 est bien sûr d’apporter de nouveaux spectateurs à travers le monde. Mais cela entraîne inévitablement l’abandon des traditions pour ce sport, pour une raison évidente qui est liée à l’argent.
Le fait est que sans soutien financier à l’heure actuelle, tous les circuits européens sont contraints de combattre pour leur survie. Cela entraîne inévitablement une hausse du prix des tickets, et donc moins de spectateurs dans les tribunes.
Cela n’est en revanche pas un problème pour tous les circuits arrivés récemment, qui sont en grande partie soutenus par leur pays, heureux d’accueillir le prestige de la Formule 1.
Les exemples des Grands Prix d’Inde ou de Corée, véritables échecs sportifs rapidement abandonnés, ne sont pas pris en compte par beaucoup de gouvernements qui continuent donc d’injecter de l’argent dans des courses.
Cela fait peur à Pietro Benvenuti, qui a vu son circuit d’Imola accueillir la F1 de 1981 à 2006.
"A l’heure actuelle, il est difficile d’héberger une course sans le soutien financier du gouvernement ou de généreux sponsors," déclare Benvenuti au site italien f1web.it.
"Je pense que le monde de la F1 doit changer, et ce en tenant compte de la situation économique qui est différente. Autrement, le risque est de perdre tous les tracés historiques qui ont composé les plus grands mythes de ce sport."
Benvenuti ne peut pas croire que l’Italie, actuellement en difficulté avec son circuit de Monza, puisse disparaître du calendrier.
"L’Italie ne peut pas perdre son Grand Prix. Mais il est vrai que la situation est actuellement très difficile."
Mais si Monza venait à perdre sa course, Imola serait prête à accueillir à nouveau la Formule 1.
"En Juin dernier, Charlie Whiting a inspecté le circuit. Il a confirmé que le tracé possédait le ’Grade 1’ jusqu’en Juin 2017. Cela signifie que l’Autodromo Enzo e Dino Ferrari répond à toutes les exigences requises par la FIA pour accueillir chacune de ses courses, y compris la F1."
Malheureusement, c’est encore une fois au niveau des finances qu’Imola, à l’image des autres courses européennes, pourrait renoncer à ce rêve qui est de revoir la F1 à Saint-Marin un jour. Ce qui n’est pas le cas des pays comme l’Azerbaïdjan ou le Qatar, qui possèdent des moyens bien plus élevés.