Le troisième titre de champion du monde de Michael Schumacher, obtenu au Japon en 2000 (photo), reste selon Sabine Kehm le plus important pour lui et Ferrari. Selon celle qui fut son attachée presse pendant toute sa carrière, ce sacre fut libérateur pour Ferrari, qui venait de passer déjà cinq saisons avec l’Allemand.
"Il est clair que la pression était énorme, j’ai senti que c’était une année difficile" avoue Kehm. "Je ne sais pas ce qu’il se serait passé s’il n’avait pas remporté le championnat. J’avais le sentiment qu’il était impossible de savoir ce qu’il se passerait s’ils ne gagnaient pas. Il a travaillé incroyablement dur cette année-là et a tout donné."
Ce qui a le plus marqué Sabine Kehm, c’est la joie des membres de Ferrari, qui avaient longtemps attendu un tel résultat. En effet, le dernier sacre d’un pilote Ferrari remontait alors à celui de Jody Scheckter, en 1979, et elle se rappelle l’émotion qui a envahi les garages de la Scuderia.
"Je me rappelle quand Michael a gagné le titre à Suzuka, je n’aurais jamais imaginé une telle explosion d’émotions de la part de toute l’équipe. Quand il a franchi la ligne, les gens pleuraient dans le garage. Je pense que j’ai compris à ce moment-là ce que ça signifiait pour eux, car ils essayaient depuis tant d’années."
"Il y avait des mécaniciens qui étaient là depuis 25 ans et qui pleuraient vraiment, mais qui en avaient honte et essayaient de le dissimuler. Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi touchant. C’était l’un des moments qui m’ont impressionnée car c’était encore plus gros que ce à quoi je m’attendais."
Selon elle, Schumacher a grandement évolué au fil de ses années de Formule 1, mais surtout de ses années de succès : "Je le pense, oui. Je pense qu’il a immédiatement grandi durant les années où il pilotait en F1, avec le succès qu’il a eu et continué à avoir. Il a grandement évolué en tant que personne et ça a créé un cercle vertueux au fil des ans."