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Le tournant de la saison pour Hamilton ? Son geste chevaleresque en Hongrie

Question de motivation, de confiance

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Lors du Grand Prix de Hongrie 2017, au dernier tour de course, le geste chevaleresque de Lewis Hamilton avait glacé de stupeur Mercedes et Toto Wolff. Le pilote britannique avait promis de relaisser passer Valtteri Bottas s’il était, lui aussi, incapable de doubler Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel.

Le quadruple champion du monde tint sa promesse au dernier virage et Valtteri Bottas put ainsi récupérer sa 3e place contre toute attente. Lewis Hamilton perdit ainsi trois points précieux dans la course au titre ; Toto Wolff apparut particulièrement agacé. L’efficacité aurait dû pour lui primer sur l’équité, d’autant plus que le Britannique avait nettement creusé l’écart sur son équipier.

Pour autant, avec le recul, Lewis Hamilton est d’avis que cette attitude lui a finalement beaucoup apporté sur le plan de la motivation et du moral. Ce geste lui a certes coûté trois points sur le moment, mais lui a sans doute rapporté plus quand l’on considère sa deuxième moitié de saison exceptionnelle.

« En Hongrie, nous avons fait quelque chose de formidable pour l’équipe, qui a eu des effets ultérieurs très positifs » détaille Lewis Hamilton lors de la remise de son trophée hier, à Paris, lors du gala de la FIA.

« Ce fut vraiment positif de relaisser passer Valtteri et de finir 4e. Je suis parti en vacances et dans ma tête, je me disais : ‘je ne veux plus jamais être dans cette situation, quand l’équipe doit décider qui finira 1er ou 2e au championnat ! A partir de maintenant, je dois être devant à chaque fois et par conséquent, on ne se demandera plus jamais quel pilote Mercedes devrait laisser passer l’autre.’ Je me suis assuré d’étudier en détail mon début de saison et j’ai appliqué tout ce que j’avais appris lors de la deuxième moitié de l’année. »

Sur un plan plus général, lutter contre Sebastian Vettel – un pilote extérieur à l’équipe Mercedes – a été plus gratifiant pour Lewis Hamilton, lassé de trois années de lutte interne contre Nico Rosberg.

« C’était une bataille beaucoup plus amusante. Quand vous luttez contre une autre équipe, l’énergie dans votre propre écurie est vraiment différente. Quand vous rencontrez tous les ingénieurs et que vous leur demandez sur quoi ils travaillent, ou comment ils vont, ils vous posent des questions, et ils vous disent ‘nous voulons battre Ferrari, nous voulons faire du mieux possible’. »

« Cette année fut différente des précédentes, quand nous avions un avantage, quand c’était une simple bataille interne entre les pilotes de l’écurie. C’était comme si l’on ne souciait plus de savoir quel pilote l’emporterait. C’est une sensation différente. Quand vous avez confiance en vous, quand vous devez battre l’autre équipe, l’engagement, la motivation au sein de l’écurie ne sont pas les mêmes – chez tout le monde. L’équipe est plus unie, plus puissante. »

Désormais, avec quatre titres mondiaux, Lewis Hamilton peut espérer rattraper les sept titres de Michael Schumacher. Mais il n’y croit pas lui-même…

« Je ne peux l’imaginer pour le moment. Il en faudrait quatre de plus. Cela m’a pris 10 ans pour obtenir ces quatre titres. Je n’ai pas le désir d’égaler Michael Schumacher. Égaler Fangio, ce serait assez sympathique. »

« Étant donne que je serai en F1 pour au moins deux ans de plus, tel est l’objectif : essayer au moins de battre Fangio. »

Rappelons que le contrat de Lewis Hamilton expire à la fin de la saison 2019. A entendre le pilote Mercedes, il est cependant acquis qu’il prolongera son bail jusqu’en 2020 ou 2021.

« Quand je serai plus vieux, et que j’aurai plus de recul, je ne pense pas que le nombre de titres que j’aurai pu remporter définira ce que je suis comme pilote, ou comme personne » poursuit Lewis Hamilton. « Ce qui me définit au fond de moi, c’est ma manière de conduire la voiture, d’en extraire le plus de potentiel. »

« Quand j’étais jeune, je pensais que j’aurais une famille à l’âge de 28 ans. Quand j’ai eu 28 ans, j’ai changé de vision. Mais est-ce que je n’aurai jamais de famille ? Difficile de le dire. Peut-être que dans deux ans, je dirais : OK, j’attends encore dix ans. J’espère vraiment que ce ne sera pas le cas ! »

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