Le halo sera obligatoire dès cette année en Formule 1 et en Formule 2, au plus grand déplaisir de certains observateurs qui rejettent le choix d’une solution jugée inesthétique. Le championnat IndyCar protégera lui aussi dès cette année la tête de ses pilotes, mais c’est une solution alternative qui a été préférée : au lieu d’un halo, les monoplaces seront équipées d’un windscreen (photo), dont le design apparaît plus moderne et élancé.
Le windscreen pourrait-il être une piste à suivre pour la FIA, étant donné la faible popularité du halo ? Laurent Mekies, le délégué à la sécurité de la Fédération, confirme travailler de près avec les autorités américaines.
« Bien sûr, nous avons vu le windscreen. Pour tout ce qui concerne la sécurité, nous travaillons étroitement avec tous les responsables des autres séries du sport auto. Notre groupe de recherche rencontre quatre fois par an tous les acteurs-clefs pour discuter des questions de sécurité. Donc nous rencontrons les responsables de l’IndyCar, de la NASCAR, des V8 SuperCars en Australie, nous sommes totalement au courant de ce que les autres font. »
« Ils savent exactement ce que nous avons fait depuis le début de la conception du halo et nous savions qu’ils exploraient la voie du windscreen. Donc nous échangeons sur notre travail et cela fonctionne. Les avantages et les désavantages de ces solutions sont aujourd’hui assez clairs. C’est très bien que l’IndyCar se mobilise pour essayer de développer des solutions et peut-être que cela pourra venir compléter notre travail un jour. »
« Nous nous verrons très, très bientôt en fait, dans deux semaines. C’est une petite communauté et nous communiquons régulièrement. »
La FIA pourrait-elle mener ses propres recherches afin de tester la viabilité du windscreen sur les F1 ?
« Si c’est un travail de recherche pour la sécurité, nous essayons toujours de partager ce que nous faisons. Donc nous nous sommes adressés aux responsables de l’IndyCar afin de faire des tests de résistance [sur le windscreen] basés sur le travail que nous avions déjà mené. Nous avons même rencontré à plusieurs reprises l’entreprise qui fabrique le windscreen. Donc ce travail est vraiment en commun, de façon à ce que l’un puisse bénéficier des avancées de l’autre et vice-versa. »
Laurent Mekies sous-entend néanmoins que le windscreen ne serait pas aussi résistant que le halo. C’est ainsi que le windscreen ne remplirait « pas nécessairement » les attendus de la FIA en matière de sécurité.
« L’un des aspects-clefs, c’est de résister à une charge – et il s’agit de savoir contre quoi vous voulez vous protéger. Il n’y a pas de vérité absolue sur ce sujet. Personne n’a tort, personne n’a raison. Vous choisissez contre quoi vous voulez vous protéger et ensuite vous devez accepter le fait que votre halo ou votre windscreen ne seront pas utiles, ou pas assez, s’il y a une charge plus lourde, »
« Nous verrons les responsables de l’IndyCar pour voir à quel niveau de charge ils ont décidé de résister. Nous avions nous-mêmes identifié différents niveaux de protection. Notre windscreen (l’aeroscreen, conçu par Red Bull), nous l’avons encore essayé à Silverstone l’an dernier (sur une Ferrari) et il avait un niveau de protection légèrement réduit, donc il s’agit de trouver le bon compromis. »
« C’est très bien qu’un acteur aussi important que l’IndyCar s’implique à ce niveau dans la sécurité, et comme je l’ai dit nous travaillons très étroitement avec eux. »