Sebastian Vettel l’a souvent dit, Michael Schumacher était son idole quand il était plus jeune et il l’encourageait à chaque course devant sa télévision. Mais le triple champion du monde s’intéresse aussi à l’histoire de la Formule 1 et a donc d’autres pilotes préférés, d’autres pilotes qui l’ont - à retardement et en étudiant les courses après coup - impressionné. Qui sont-ils ? Pour le magazine allemand Auto Bild Motorsport, Sebastian Vettel a dressé une liste des 10 pilotes de F1 qui l’ont le plus marqué, sans vouloir établir de classement. La voici.
— Commençons par le plus évident, Michael Schumacher, que Vettel a pu rencontrer dès son plus jeune âge sur la piste de karting de Kerpen. "Quand il m’a donné la coupe de vainqueur alors que je n’étais qu’un gamin, c’était comme Noël pour moi", se souvient encore le pilote Red Bull, qui apprécie d’avoir pu piloter contre lui lors du retour du septuple champion du monde en 2010. "Par chance j’ai pu piloter contre lui. Il était dur, mais toujours juste. En-dehors de la piste nous avons eu une très bonne relation." Avec trois titres mondiaux en poche à seulement 26 ans, et peut-être un quatrième qui approche à grand pas pour la fin de saison, Vettel est bien placé pour aller chercher les records de son compatriote. Mais il n’y pense pas. "Les records parlent pour lui. Je ne pense pas, pour l’instant, que quelqu’un puisse les battre."
— Idole de beaucoup, Ayrton Senna occupe également une place spéciale pour Vettel. "Au début, mon père était fan de Senna, avant que Michael Schumacher arrive", explique-t-il. Deux souvenirs ont marqué Vettel, même s’il était encore très jeune quand cela s’est passé : le premier tour du Brésilien à Donington en 1993, et son décès à Imola en 1994. "C’est un mythe. Pas seulement en tant que pilote, mais aussi en tant que personne."
— Grand rival de Michael Schumacher, Mika Häkkinen reste spécial aux yeux du jeune allemand. "Avec Häkkinen, on a le sentiment que dès qu’il monte dans la voiture, il est rapide. C’est un Finlandais typique. Même quand la voiture n’était pas bonne, il en extrayait le maximum."
— Nigel Mansell fait également partie des pilotes favoris de Vettel. "Avec lui, tout est toujours très dramatique, c’est un peu sa marque de fabrique. Mais il se bat comme un lion à chaque course. Aujourd’hui je le vois parfois lors des courses où il est l’un des quatre commissaires."
— Concurrent d’une des idoles de son père - Senna - Alain Prost a marqué Vettel de plusieurs manières. Par son palmarès tout d’abord : "Il a gagné quatre titres mondiaux, a plus de 40 victoires, ça dit tout." Mais aussi par sa personnalité. "Je pense qu’il a deux facettes. "Il y a toujours eu un côté dans la voiture et un en-dehors. C’est un caractère spécial, aimé de certains, détesté par d’autres. J’ai entendu dire qu’il était un pilote très sensible."
— Le triple champion du monde évoque ensuite un pilote qu’il connait bien pour le côtoyer souvent sur les circuits : Niki Lauda. Cela l’a fasciné que "six semaines seulement après son accident au Nürburgring, il remonte déjà dans la voiture". Vettel s’entend bien avec l’Autrichien, réputé pour son franc parler : "Ça me convient, j’aime bien ça, moi aussi je suis comme ça."
— Vettel passe ensuite à un pilote qu’il n’a pas jamais pu voir courir en direct : Jochen Rindt. "Je trouve sa personnalité et son caractère fascinants." L’Allemand en a beaucoup parlé avec Ecclestone et Marko et connaît donc certaines anecdotes. "Helmut Marko et lui viennent de Graz et étaient des chiens fous qui ont commencé la course auto ensemble. Rindt a toujours été spécial. Un des pilotes les plus rapides de tous les temps, avec un talent naturel incroyable."
— Ce sont les origines de Jim Clark qui ont étonné Vettel en premier : "J’ai entendu dire qu’il élevait les moutons." Il a ensuite pu prendre conscience de tout ce que l’Ecossais avait accompli. "En peu de temps et peu de courses, Clark a établi un nombre incroyable de records. Il a aussi remporté les 500 miles d’Indiapanolis."
— Voici maintenant le seul pilote du classement de Vettel qui n’a jamais été champion du monde : Graf Berge von Trips. Mais le pilote Red Bull est persuadé qu’il "aurait pu devenir champion du monde s’il n’avais pas perdu la vie à Monza, comme Rindt." Graf Berge von Trips a été dans l’esprit de Vettel dès le plus jeune âge. "D’abord y a eu une piste de karting fondée en son honneur, et à Kerpen y a un virage qui s’appelle von Trips. Donc son nom a très tôt eu une signification pour moi."
— Dernier, mais pas des moindres : Juan Manuel Fangio, l’homme dont les cinq titres mondiaux ont longtemps paru inaccessibles. "Un talent naturel. Fangio était quelqu’un qui est toujours allé à la limite, alors que le risque d’accident était très élevé."