Quelques pilotes de Formule 1 ont exprimé beaucoup de réserve concernant l’une des nouveautés du règlement 2011 : l’introduction de l’aileron arrière ajustable, en lieu et place de l’aileron avant. Pouvant se débraquer de 50 mm si un pilote en suit un autre à moins d’une seconde d’écart, il permettra de gagner environ 15 km/h de vitesse de pointe et faciliter les dépassements.
"Franchement ce genre de truc c’est bon pour la Playstation ! Je ne sais pas comment ça va marcher en F1. Il va falloir faire des recherches là-dessus, comprendre comment l’utiliser au mieux et être sûr que c’est bénéfique pour tout le monde : les pilotes, le spectacle, les spectateurs et surtout la sécurité," explique Mark Webber, pilote Red Bull.
"Le dépassement doit rester un art. Il faut savoir mettre la pression, être talentueux et tactique. Bien sûr on veut plus de dépassements, sans contestation possible, mais il faut aussi que le talent reste de la partie. S’il suffit d’appuyer sur un bouton comme pour le KERS,... bref il faut trouver le bon équilibre" ajoute l’Australien.
Robert Kubica avait été le premier à exprimer des réserves au Canada sur ce système. Il rejoint l’avis de Webber. "Si les ailerons bougent beaucoup, on va voir les voitures se dépasser dans la ligne droite, ce qui n’est pas franchement intéressant. Ce sera la même chose pour tout le monde, et on va voir comment ça marche. On a déjà vu que pour l’aileron avant, cela ne permettait pas aux voitures de se suivre et se dépasser plus. Ce truc c’est comme le bouton Nitro d’une Playstation !"
Pour Jarno Trulli, l’inquiétude se porte sur la sécurité. Si le système se bloque, un pilote peut partir dans le décor... "Je n’ai lu qu’en partie ce qui s’est dit sur les nouvelles règles et je n’apprécie pas que l’on rende l’aileron arrière mobile, juste pour une question de sécurité. C’est peut-être une inquiétude stupide de ma part. J’en parlerai aux ingénieurs, mais il faut qu’on soit sûr que ce système peut être fiable. Pourquoi pas un système de commande standardisé par la FIA ? J’ai déjà perdu un aileron arrière quelques fois et c’est l’une des choses les plus dangereuses qui peut vous arriver. Et je ne veux pas avoir cette inquiétude de plus que mon aileron arrière puisse devenir défaillant..."
Même Adrian Sutil, pourtant amateur de bon spectacle en piste et ardent défenseur de l’amélioration des dépassements en Formule 1, n’est pas convaincu. "C’est très bon pour le show, mais je ne pense pas que ce soit génial pour le pilote. Défendre sa position est aussi un art et si le gars derrière vous a juste à appuyer sur un bouton pour prendre 10 ou 15 km/h de mieux, bof..."