Depuis le début de saison, on entend beaucoup parler du DRS et des pneus Pirelli mais nettement moins du KERS (ou SREC pour Système de récupération d’énergie cinétique). Pourtant, ce retour joue un rôle important dans l’augmentation significative du nombre de dépassements en 2011. Il est aussi bien utilisé par les pilotes pour atteindre la « zone de DRS », c’est-à-dire à moins d’une seconde de la voiture de devant, que pendant la manœuvre de dépassement en elle-même, mais aussi pour se défendre contre une voiture qui a son DRS en action.
Bien qu’aucune statistique n’existe sur ce point, les preuves empiriques montrent que le KERS joue un rôle dans quasiment toutes les manœuvres de dépassement effectuées par les voitures équipées du système. Le Kinetic Energy Recovery System utilisé en Formule 1 offre également un espace précieux de recherche de pointe dans l’électronique et la technologie des batteries. Ce qui est totalement dans l’esprit de la F1. Mercedes livre ici quelques petits secrets sur son système de récupération d’énergie cinétique qui sera fortement utile à Monza, ce week-end.
Quel est l’avantage du KERS au temps au tour à Monza ?
Le gain de temps au tour à pleine utilisation du KERS est estimée à 0,4 secondes à Monza. Cela se compare à la valeur la plus basse jusqu’à présent cette saison qui était d’environ 0,3 secondes en Hongrie.
Pourquoi un circuit comme celui de Monza permet une utilisation plus avantageuse du KERS ?
Pour un KERS, le meilleur scénario c’est de sortir d’un virage relativement lent et d’attaquer une longue ligne droite. C’est exactement ce que propose le circuit de Monza dans son ensemble. Il y a quatre lignes droites de ce type à Monza. C’est pour cela que le KERS est particulièrement important sur cette piste en terme de temps au tour.
Comme les vitesses atteintes à Monza sont très élevées, les freinages sont d’autant plus forts. Est-ce un bon circuit pour la récupération d’énergie ?
Les voitures passent plus de 12% du tour (plus de dix secondes) sur les freins à Monza avec notamment le très gros freinage pour le virage 1 où les voitures doivent perdre environ 265 km/h. Toutefois, Monza est le circuit le plus marginal de l’année pour la récupération d’énergie à cause du faible nombre de zones de freinage sur un tour. Il n’y en a que 6 au total (virages 1, 4, 6, 7, 8 et 11).
Comment fonctionne le KERS de Mercedes-Benz ?
Tout d’abord, il a été développé par Mercedes-Benz High Performance Engines à Brixworth, au Royaume-Uni, avec le soutien de Mercdes-Benz R&D à Sindelfingen, en Allemagne. Ce processus a permis un transfert de connaissances important pour la production en série de véhicules hybrides. Le KERS est constitué du Moteur de l’Unité Génératrice (MGU), de l’Electronique de Puissance (PE) et d’un certain nombre de batteries qui composent le système de stockage de l’énergie (ESS). Lors de la récolte de puissance au freinage, qui serait autrement dissipée en chaleur, le MGU fonctionne comme un générateur, fournissant trois phases d’électricité à la PE. Celle-ci convertit l’électricité en courant continu et stocke l’énergie dans les batteries. Le processus fonctionne en sens inverse lorsque le pilote actionne le KERS, avec l’unité génératrice qui donne un surplus de puissance au moteur.
Quelle est la taille du KERS de Mercedes-Benz ?
Le MGU est environ 10 fois plus petit que celui qu’on retrouve habituellement en série dans l’automobile. La batterie est environ 8 fois plus petite que celles disponibles dans le commerce et globalement, il y a 3500 pièces dans un seul KERS ! C’est un vrai exemple de l’ingénierie de pointe.