Ricardo Penteado, ingénieur moteur de Renault Sport F1 chez Lotus Renault GP, répond aux questions à propos du circuit Marina Bay au Singapour.
Ricardo, quelles caractéristiques souhaitez-vous du moteur à Singapour ?
Après deux circuits où le moteur était à fond pendant la plupart du tour, nous revenons à un circuit où la vitesse moyenne est beaucoup plus basse. Le Grand Prix de Singapour aura lieu sur les rues utilisées quotidiennement, avec 23 virages et de nombreuses zones de freinage. Parce que 17 des 23 virages sont pris sur les 1er, 2ème ou 3ème rapports, nous devrons créer un réglage qui donne au pilote beaucoup d’appui et de motricité en entrant et en sortant des virages. Le pilote doit se concentrer sur des trajectoires correctes et non la performance du moteur.
Avec autant d’appui aérodynamique et des virages lents, l’utilisation des gaz d’échappements est très importante ?
A Singapour l’utilisation des gaz d’échappements sera très importante pour maintenir un appui constant pendant un tour. Si la voiture possède un niveau d’appui constant, le grip sera aussi plus constant et donc le pilote pourra optimiser sa vitesse en entrant et en sortant des virages. Cela peut aussi permettre de récupérer des dixièmes de seconde, et c’est pourquoi nous faisons très attention au fond plat soufflé à Singapour.
Comment construisez-vous une cartographie pour Singapour ?
Une cartographie et un peu comme une carte ; on choisit des réglages et comment on peut les rassembler pour donner certaines caractéristiques au moteur. Tout d’abord nous recevrons des infos de l’équipe chassis et le setup qu’ils souhaitent utiliser et la vitesse projetée de ce setup. Ensuite nous calculons la vitesse la plus haute du circuit, à Singapour c’est avant le virage 7, et la moindre vitesse et puis nous décidons du réglage et des rapports les plus appropriés. Nous simulons ces réglages au banc d’essai à Viry et puis les validerons au circuit pendant les essais libres vendredi.
Est-ce que le pilote vous donne son avis ?
Le pilote donnera aussi son feedback. L’année dernière à Singapour, Robert [Kubica] a dit qu’il avait besoin d’un réglage moins agressif aux virages 7, 8, 13 et 14 et nous avons raffiné la cartographie et les rapports afin de lui donner plus de maniabilité dans cette section-là. C’est une procédure itérative ; plus vous vérifiez, et plus vous raffinez les cartographies.