Deux femmes ont déjà pris le départ d’un Grand Prix de F1 depuis la création de ce championnat en 1950 : Maria Teresa De Filippis et Lella Lombardi. Trois autres ont essayé de se qualifier sans succès : Divina Galica, Désiré Wilson et Giovanna Amati. Qui sera la prochaine à tenter cet exploit ?
Susie Wolff, la pilote de développement de l’équipe Williams, aimerait être la suivante sur cette liste ; mais certains affirment qu’une femme n’a pas les capacités physiques nécessaires pour égaler les hommes au volant d’une monoplace de F1. Susie Wolff est bien sûr d’un tout autre avis.
“Regardez Sebastian Vettel, est-ce un grand gars musclé ? Je sais que les femmes ont généralement 30% de muscles en moins que les hommes. Pour participer au championnat DTM, j’ai dû m’entraîner très dur. Mais j’ai fait du karting très jeune et peu à peu mon corps s’est renforcé là où il fallait,” explique Susie Wolff.
Pour l’ex-pilote de F1 Stirling Moss, c’est le mental qui fait défaut aux femmes. Il a fait cette déclaration pour aussitôt la regretter. “Stirling m’a appelé et il m’a laissé un message pour que je le rappelle d’urgence. Je lui ai dit que j’appréciais qu’il m’appelle, mais qu’il n’y avait aucune nécessité qu’il me présente ses excuses,” précise-t-elle.
“Les hommes sont plus égoïstes, mais les femmes acceptent plus facilement les critiques et c’est pour cela qu’elles progressent plus facilement que les hommes. Les femmes peuvent rester concentrées et faire plusieurs choses en même temps, mais cela dépend aussi de la personnalité de chacune. On ne peut pas généraliser. On m’a demandé de faire des analyses et on a découvert que j’avais plus de testostérone que la moyenne des femmes. Est-ce à cause de ça que je suis peut-être plus agressive ? Je ne le sais pas, mais c’est un fait. Lorsque j’avais huit ans, je roulais avec des garçons de mon âge et ils étaient très agressifs. Je n’aurais pas pu leur résister si je n’étais pas moins même très agressive.”
Susie a un frère un peu plus âgé qu’elle et à la maison, ses parents ne faisaient aucune différence entre leurs deux enfants. “On ne me demandait jamais de laisser mon frère faire ce qu’il voulait et d’aller jouer à la poupée. On m’a au contraire toujours encouragée à faire ce dont j’avais envie.”
“Mon père vendait des motos et ma mère l’a rencontré lorsqu’elle est allée acheter sa première moto. Je pense donc que nous avons ça dans le sang dans la famille. Nous suivions mon père lorsqu’il faisait lui-même de la compétition et ensuite, nous avons eu très vite notre petite moto. Ensuite, il a acheté un karting pour moi et mon frère et c’est comme ça que tout a commencé. J’ai toujours aimé la compétition. Je nageais pour être la meilleure, je skiais pour être la plus rapide. Tout était compétition chez moi, mais à cet âge, on ne pense pas vraiment à une future carrière. Ce n’est qu’à l’âge de 14 ans, lorsque je suis allée voir une course de F3 que Jenson Button avait gagnée que je me suis dit que c’est ça que je voulais faire comme métier. C’est là que le déclic s’est produit,” ajoute-t-elle.
A-t-elle toujours l’espoir de faire de la F1 un jour ? “Mon objectif est d’arriver au sommet de ce sport, mais dès que je suis arrivé chez Williams, je leur ai dit que je n’allais pas courir avant d’apprendre à marcher. J’ai postulé pour avoir une super licence et j’essaye d’avoir le plus de temps de piste possible. Ce dont j’ai peur, c’est qu’une opportunité se présente et de ne pas être prête à la saisir. Ce genre d’occasion ne se présente qu’une seule fois et si vous n’êtes pas à la hauteur, vous n’aurez pas une deuxième chance, car la F1 est un monde très compétitif,” conclut Susie Wolff.