René Arnoux a joué un rôle essentiel au début de l’histoire de Renault en F1, puisqu’il a restera le second pilote à avoir couru pour la marque, mais également le second à signer une pole position et à remporter une course.
Né à Grenoble en 1948, Arnoux a porté les couleurs du Losange dès le début de sa carrière, puisqu’il faisait ses premières armes en Formule Renault, remportant même le Championnat d’Europe en 1975. Après quelques apparitions en F2 et en F5000, il devenait pilote d’essais de Lotus F1, mais cette association ne débouchait sur rien de concret.
En 1976, il rejoignait les rangs de la F2 à temps complet. Pilotant une Martini propulsée par un moteur Renault, il remportait trois courses et terminait deuxième du très relevé Championnat d’Europe FIA, un petit point derrière Jean-Pierre Jabouille.
Il ne laissait à personne d’autre le soin de remporter le titre la saison suivante, battant une opposition constituée de quelques grands noms : Eddie Cheever, Didier Pironi, Bruno Giacomelli, Riccardo Patrese et Keke Rosberg. Cette année lui permettait également de décrocher un premier volant officiel chez Renault, disputant les 24 Heures du Mans en compagnie de Didier Pironi et de Guy Fréquelin. La voiture abandonnait malheureusement dès les premières heures.
En 1978, à l’âge de 29 ans, Arnoux accédait enfin à la F1 avec Martini. Nouvelle venue, l’équipe devait d’abord se battre pour se préqualifier. Quand il y parvenait, René livrait des prestations honorables en course, terminant 9e à trois reprises. A court de budget, la petite structure nivernaise était contrainte de jeter l’éponge avant le terme de la saison. René disputait deux Grands Prix supplémentaires pour le compte de John Surtees.
Tout changeait en 1979, lorsque ‘Néné’ était appelé pour seconder Jean-Pierre Jabouille au sein d’une équipe Renault disposant désormais de deux monoplaces. Il prouvait rapidement sa valeur, montant sur le podium pour la première fois à Dijon après sa mythique bagarre avec la Ferrari de Gilles Villeneuve. Dans le même temps, Jabouille remportait la première victoire de l’équipe. Il terminait deuxième à Silverstone et Watkins Glen, et décrochait deux pole positions en Autriche et aux Pays-Bas.
En 1980, Arnoux éclipsait régulièrement son équipier. Il remportait sa première victoire en Grand Prix au Brésil, avant de doubler la mise lors de la course suivante en Afrique du Sud. Malgré trois pole consécutives en Allemagne, Autriche et Pays-Bas, il ne parvenait toutefois pas à remporter de nouveaux succès au cours de cette saison.
Alain Prost rejoignait ensuite René au sein de l’équipe. Les deux Français devenaient de féroces rivaux, Prost s’imposant rapidement comme l’homme fort de Renault F1. Cette saison s’avérait frustrante pour Arnoux, qui décrochait trois pole positions supplémentaires sans arriver à faire mieux que deuxième en Autriche.
La saison 1982 était encore plus décevante. La RE30B était très rapide et Arnoux partait de la pole position à cinq reprises. Mais le mauvais sort semblait s’acharner au cours de la première partie du championnat. Il renouait finalement avec la victoire en France et en Italie, portant à cinq le nombre de ses succès au cours de ses quatre saisons avec Renault.
Il rejoignait ensuite Ferrari, où il retrouvait son ancien camarade de F2, Patrick Tambay. René démontrait une nouvelle fois sa pointe de vitesse, avec quatre pole et trois victoires. Il terminait sur le podium du Championnat du Monde.
Sa monoplace s’avérait moins compétitive la saison suivante, mais deux deuxièmes et deux troisièmes places lui permettaient de terminer la saison en sixième position. Il terminait quatrième du GP du Brésil 1985, avant d’être soudainement débarqué de la Scuderia. Il se retrouvait sans volant pour le restant de la saison.
René retrouvait le moteur Renault V6 turbo pour la saison 1986 : il rejoignait Ligier, au côté de son vieux copain Jacques Laffite. Cette collaboration débutait par une 4e place au Brésil. Six fois dans les points au cours de l’année, il terminait le championnat du Monde à une respectable 8e position.
L’équipe française mettait fin à sa collaboration avec Renault à la fin de la saison. Essayant de créer un package compétitif au cours de fameuses « saisons de transitions », l’équipe changeait trois fois de motoriste entre 1987 et 1989. Une 6e place en Belgique en 1987, puis une 5e position au Canada deux ans plus tard étaient les derniers résultats significatifs d’une fin de carrière discrète. René quittait la F1 à l’âge de 41 ans, avec un total de sept victoires et dix-huit pole positions.
Il a ensuite été vu au volant de voitures d’endurance avant de retrouver les paddocks de F1 lorsqu’il coachait le Brésilien Pedro Diniz. Toujours en relation avec Renault, il prend régulièrement le volant des modèles historiques de la marque lors de démonstrations.