La première saison de l’équipe Haas va bientôt toucher à sa fin, l’heure pour son propriétaire d’en tirer un bilan qui, vu le déroulement des premières courses, sera forcément positif. La masse de travail était considérable et a été bien absorbée par la structure qui faisait ses débuts en F1.
"Je pense que ce qui m’a le plus surpris en début de saison est la facilité avec laquelle nous avons décroché ces 28 points" se souvient Gene Haas. "Et maintenant que nous sommes là depuis un petit moment, je réalise la chance que nous avons eue car ça nous a mis dans une très bonne posture au classement des constructeurs. Je ne pense pas que l’on pourrait le refaire aujourd’hui, et c’est pour ça que ça m’a surpris".
C’est également l’occasion pour les autres directeurs d’équipe de juger les débuts de l’équipe américaine qui est déjà bien ancrée dans le sport et partie pour y rester à long terme.
"C’était une très bonne première année" juge Christian Horner. "Tout d’abord, c’est très bien d’avoir une équipe crédible sur la grille, l’équipe Haas a un passé solide en sport automobile et arriver en F1 n’est pas un petit défi, donc y arriver de manière crédible, efficace et de marquer autant de points rapidement, c’est très positif. C’est bien pour la F1 d’avoir une équipe américaine et j’espère qu’ils trouveront un pilote américain. Ils peuvent être fiers de ce qu’ils ont fait et la communauté de la F1 apprécie d’avoir une équipe américaine comme nouveau compétiteur".
Pour Toto Wolff, le passé de Haas laissait présager une telle entrée : "Le palmarès de Gene aux Etats-Unis parle pour lui-même et leur première saison a été impressionnante. Comme le dit Gene, nous sommes en F1 depuis longtemps et ils ont dû se battre contre des équipes qui ont des infrastructures et des connaissances qui datent de plusieurs décennies, ce qui rend leur première saison très bonne. Prendre un autrichien comme directeur d’équipe était une très bonne décision et la combinaison avec l’équipe américaine fonctionne très bien".
En difficulté cette saison, l’équipe Sauber a vu Haas accomplir bon nombre de choses qu’elle n’a pas réussi à accomplir depuis le lancement de la saison, et Monisha Kaltenborn ne peut que reconnaître le travail accompli par Gene Haas et l’équipe à son nom.
"Je suis d’accord avec Christian, je pense que nous savons tous à quel point c’est difficile d’arriver dans cette discipline et le niveau y est très élevé, si l’on compare avec quelques années en arrière. L’équipe a fait un très bon travail et quand on sait qu’il y a des discussions pour ajouter une course aux Etats-Unis, c’est important d’avoir un représentant de ce pays parmi les équipes ou les pilotes".
Elle aussi dans une année délicate, l’équipe Renault a également été battue à plates coutures par les débutants : "Ils ont fait un très bon travail et notamment parce qu’ils sont devant nous, ils sont un peu un cauchemar pour nous au championnat. C’est très intéressant et ça montre que les points marqués en début de saison peuvent être très importants. En Formule 1, c’est important d’avoir un planning et de prendre le temps de se préparer, c’est une situation en contraste avec Renault où nous sommes arrivés à Melbourne en pleine panique, peu préparés malgré plus de ressources" rappelle Cyril Abiteboul.
"C’est à mettre au crédit de Gene et de son équipe car ils compensent intelligemment, notamment à travers le partenariat avec Ferrari, leur manque de moyens par rapport à d’autres équipes. Le défi est évidemment de tenir sur le long terme et c’est ce que je leur souhaite" conclut-il.
Le dernier dirigeant à s’exprimer sur Haas est celui qui en est le plus proche, à savoir Maurizio Arrivabene, puisque son équipe est un partenaire privilégié de Haas F1 Team : "Je suis heureux de cette association et honoré de travailler avec Haas. C’est un exemple à suivre, de la façon dont ils sont arrivés, dont ils investissent en Formule 1, ils ont confiance en notre sport et ils sont très sérieux et très impliqués. Ils ont un accord à long terme et j’ai toujours dit que c’est important, lorsqu’on discute de l’arrivée d’une nouvelle équipe, ou que l’on définit ce qu’est une petite équipe, il faut avant tout s’assurer de son implication".
"A plusieurs reprises j’ai vu des gens arriver, prendre quelques points, prendre l’argent qui allait avec et partir. L’équipe Haas n’est pas comme ça, c’est un exemple à suivre car ils ont un objectif précis, ils y travaillent et s’impliquent sur du long terme. La F1 a besoin de gens sérieux".