La Red Bull est-elle meilleure que la Mercedes, la Lotus ou la Ferrari ? Cela n’a pratiquement plus aucune importance, car la voiture qui gagne à la fin est celle qui gère le mieux l’usure de ses pneumatiques, ce qui provoque une franche mauvaise humeur chez Red Bull.
“Cela n’a plus rien à voir avec de la compétition automobile désormais,” affirme Dietrich Mateschitz, le patron de Red Bull. “Il s’agit d’un championnat de gestion des pneumatiques. Les vraies courses automobiles sont différentes. Dans ces conditions, nous ne pouvons plus tirer le maximum de notre voiture et nos pilotes non plus. Il n’y a plus de vraie qualification ou de bataille pour la pole position car tout le monde économise ses pneus pour la course. Si nous voulions tirer le meilleur de notre voiture en course, nous devrions nous arrêter sept ou huit fois pour changer les pneus selon les circuits.”
Les équipes de F1 ont demandé à Pirelli de pimenter le spectacle en fournissant des pneus qui se dégradent plus vite, mais n’ont-ils pas été un peu trop loin ?
“Il est vrai que nous leur avons demandé de rendre les courses plus excitantes en augmentant le nombre d’arrêts au stand, mais pas autant ! La situation d’aujourd’hui est différente de nos intentions originales,” ajoute le milliardaire autrichien.
Christian Horner était tellement contrarié hier soir à Barcelone qu’il a annulé sa rencontre avec les médias.
“Pouvez-vous réellement attendre de nous que nous demandions sans cesse à nos pilotes de faire attention à leurs pneus ? Nous devons adapter nos réglages juste pour que les pneus les acceptent. Je me demande aussi quand cette série de crevaisons provoquera un accident grave. Il y a un risque que cela se produise un jour et la seule chose que nous pouvons faire c’est d’informer Pirelli de ce risque,” ajoute Helmut Marko, le conseiller de Red Bull pour le sport automobile.