Avant que cette saison commence, on s’attendait à voir une multiplication vertigineuse des arrêts au stand à cause de la dégradation très rapide des pneus Pirelli, mais aujourd’hui, le manufacturier italien redoute exactement le contraire...
A la demande de la FIA et des équipes de F1, Pirelli fournit des pneus qui se dégradent très vite, mais cette démarche est bien sûr volontaire afin de multiplier les arrêts au stand et donc le spectacle, selon certains. Mais en Australie, le Mexicain Sergio Perez ne s’est arrêté qu’une seule fois au stand pour changer ses pneus et chez Pirelli, on s’inquiète de ça.
"L’une de nos préoccupations est que les mélanges sur lesquels nous travaillons actuellement sont peut-être trop conservateurs," affirme Paul Hembery, le responsable de la compétition chez Pirelli. "C’était très agréable de voir Sergio Perez changer ses pneus une seule fois en Australie, mais lorsqu’on y repense, on peut supposer que les équipes qui travaillaient sur des stratégies à deux arrêts essayent maintenant de passer à des stratégies avec un seul changement de pneus."
"Dès lors, on pourrait voir subitement arriver des stratégies à un seul arrêt. Les gens en F1 sont très bons dans le développement et ils comprennent très vite comment optimiser les performances. Il faut donc que nous examinions cela très attentivement, car autrement, nous pourrions très vite nous retrouver à la case départ," poursuit-il.
Hembery précise toutefois que le style de pilotage peut faire la différence et c’est probablement ce qui explique la performance de Perez à Melbourne. Il y a donc des choses à faire et d’autres à éviter.
"Il ne faut pas être trop agressif en sortie de virage et ne pas bloquer ses roues au freinage. Nous avons aussi remarqué que les pilotes qui n’attaquent pas trop lors des premiers tours avec un train de pneus neufs pouvaient conserver ceux-ci plus longtemps. Je crois qu’il y a de nombreux pilotes qui savent cela désormais," ajoute Hembery.